Son visage découpé dans la pénombre, la lanterne jaunissant son halo en vieille carte postale, il me débite des mots et des notes en un souffle – quelque chose à propos d’une pièce de Bach entêtante coincée dans son esprit ; et les chuchotis d’orgue derrière les murs de l’église où nous nous sommes réfugiés. Plus tard, il m’écrit : j’ai retrouvé le morceau, l’obstinato du motif de la main gauche, les voix conjointes et rythmées, et des fioritures en lettres d’or qui se gardent contre le cœur. Le morceau, je le découvre dans mes écouteurs, renversée sur un lit en Sologne, parmi les affaires éparpillées de A., son tome 4 de Harry Potter. Je vois la lumière qui décline sur le ciel bleu par la fenêtre de pierre épaisse. Et je pleure, bouleversée, des sons, des mots, du cinéma de la vie qui enchaîne ses plans et séquences, qui s’obstine à me faire vivre le monde dans sa plus grande beauté.
Dans « Midnight in Paris », dir. Woody Allen, 2011
C’était une semaine sans sommeil. Dans le creux de souvenirs, traversant les calanques jusque Dakar, aux pochoirs surgissant dans le parfum boisé des bougies que j’allume, les soirs se coulant aux lumières tamisées de mon vaste bureau, où le bleu japonais enroule des lignes calligraphes autour des pierres lisses du Gobi, comme des pièces de go. Semaine à me nourrir seulement de chocolats noirs, d’apnée dans des abysses marines et couleurs, que l’émoi vernit de larmes à la forme tendresse. Une semaine qu’enveloppe la main, ployée pétale de fleur, précieuse et menue, et aux faisceaux de gemmes dans l’ombre de porches médiévaux. Une semaine à être lue jusqu’à la fibre, la time capsule ouverte au contenu déversé, le dépôt de l’âme dans l’âme, qui dessine le sens et l’existence à mes habits de mots. Une semaine chrysalide qui perce et continue la vibration au monde, fébrile, merveilleuse, la transmutation.
Son : Gabriel Fauré, Papillon Op. 77, interpr. Yo-Yo Ma et Kathryn Stott, 2015
Ilonka Karasz, New Yorker Cover – March 16th, 1963
Perplexe devant les échantillons de cuir et de bois pour habiller les fauteuils de l’amphithéâtre quasi-centenaire de notre institut, en cours de rénovation cette année. Le rouge pétant est moderne mais peu subtil. Le bordeaux rappelle la couleur historique, prudent et trop sage.
Je blague (à moitié) : « Pétant ou sage, ça ne correspond à ma direction. Je voudrais quelque chose de moderne mais qui respecte les racines, et avec une touche de créativité. »
Nous partons sur une alternance de trois nuances rouge-Electre, un damier discret sur le bois miel aux contours arts déco. Si jamais je n’imprime rien d’envergure à ce laboratoire d’ici la fin de mon mandat, il restera toujours la couleur des sièges.
[Je m’interroge obscurément tout de même : faut-il une thèse, une habilitation à diriger des recherches, et être spokesperson d’une manip internationale pour faire décoratrice d’intérieur d’un labo d’astrophysique ?]
Je propose à N. de dîner au Comptoir et il m’y conte volontiers ses récits de mission dans le XinJiang à cheval, à regarder tranquillement un loup dans les yeux, croiser un cavalier à toque et à plume qui déchiffre sans hésitation les cartes satellitaires illégales… Il m’explique l’usure éolienne des grains de sable, sur la peau ou les pierres lisses du Gobi, les plis de la croûte terrestre dans cette région où l’Inde rencontre l’Eurasie. Je ne suis pas encore assez rodée pour être purement politique et tenir un dîner machiavélique, et je n’ai pas assez de points stratégiques à pousser en ce début de mandat pour le barber avec ça. J’explore cependant toute la liste que j’avais préparée, au détour des émotions, des convergences sur nos élans/mode de vie et de recherche. Les pions sont poussés – peut-être de quoi changer certains futurs de façon drastique, et nous verrons bien comment se joue la suite.
Ce que je voulais de ce dîner, je l’ai eu. La connexion professionnelle à l’intérieur de la ligne de bascule, où, sans aucune ambiguïté, nous pouvons constater nos résonances multiples – et lui de glisser en souriant, à notre énième convergence complice « Il va falloir qu’on arrête, ça va devenir louche. »
Et aussi, quand il me déroule, à ma demande, ce qui l’a amené à prendre la direction de ce grand institut du CNRS, cette affirmation, alors que je n’ai pour ma part rien explicité : « Toi et moi partageons ceci. Nous n’avons pas accepté ces fonctions parce que nous les aimons. Mais parce que nous sommes conscients qu’en les prenant, nous ferons ça mieux que d’autres. » Écho quasi mot-pour-mot à ce que me disait Ralph et qui m’a convaincue d’accepter.
Au contact de ces personnes qui dirigent dans la plus grande intelligence, avec curiosité, humanité et pragmatisme, le rappel de ce vers quoi il faut tendre. On ne peut s’arrêter et s’aigrir à la solitude de la verticalité, cette réalité-là, il faut l’embrasser, elle fait partie de la panoplie de direction, et c’est très bien. Car la connexion, il est possible, au demeurant, d’aller la chercher ailleurs : le monde continue bien au-delà de mon laboratoire.
cet écoulement naturel que j’avais cru discerner dans les photons diffus et la campagne anglaise toutes les touches posées avec finesse je pensais mon esprit peut-être finalement obscurci par des règles inconnues entraînée dans un jeu, pour une fois pas maîtresse qu’il fallait vivre dans un état quantique dans une mesure par moi-même dictée pour ne pas perdre la tête
puis une nuit la boîte s’est ouverte
au matin le soleil, l’odeur du café, je prépare le conseil du laboratoire en grignotant Rosa Montero. Le flot de lumière printanière et mes mains si froides ; dans la boîte, le chat miaule le futur, et j’ai confiance.
10h30 : Discussion budget de rénovation de notre coupole d’observation, avec mes deux responsables bâtiment. 11h45 : Déjeuner avec l’équipe de direction – tu es speed, me dit-on, tu marches vite, tout le temps. Et comme ça ne suffisait pas, croiser F. fort mécontent d’une décision que j’ai prise. 13h : Ligne 6 vers la Maison de la Radio. Toujours la solitude de la verticalité : je reçois des coups variés, les encaisse, tiens l’équipe, la maille des égos de chercheurs, je souris, écoute, pose-dépose mon énergie ; mais lorsque je suis fragile parce que j’affronte mes challenges propres, personne pour me dire ces deux mots : « Bon courage. » 13h20 : Je marche vite (speed, il paraît) et ça s’exfiltre de mes yeux, les larmes de tristesse et de petite rage – comment donner de la joie à l’antenne alors qu’on est blessée et que l’orgueil en soi bout comme de l’eau volcanique ? 13h25 : Well. On fait ce qu’il faut. On ferme les yeux une fraction de seconde, on les essuie du dos des mains, on pousse cette respiration, et la porte du café des Ondes. 14h45 : À l’antenne, Étienne Klein me demande : « Qu’est-ce que la direction de votre laboratoire a changé pour vous ? » Je ne réponds pas : « La solitude de la verticalité. » 16h10 : En sortant de chez Étienne Klein son livre à la main, je suis à deux pas de mon laboratoire. Il y a un mois et demi, j’aurais été y trouver du réconfort, rire, me mêler, échanger dans la gratuité d’un café. La cheffitude, ça brise toute appartenance. C’est à moi de réconforter la foule. Moi je peux crever à l’intérieur, tant que je tiens la façade intacte.
16h10 : Sans hésitation, je prends la direction de mon autre maison (d’édition).
Sir John Tenniel, Alice’s Adventures in Wonderland by Lewis Carroll, 1865
10h30 : Étienne Klein et sa voix caverneuse dans mon téléphone : « Dans cette émission, on pourra prendre le temps d’expliquer, de dérouler le propos. C’est une conversation. » 13h30 : Étienne Klein au café des Ondes, entre dandy et chapelier fou, assis devant son café, ses notes et mon livre. 14h : Détendue dans le studio d’enregistrement, accompagnée du dandy et de son équipe sympathique – je songe : finalement, un petit côté Capitaine Crochet et son fidèle second Mouche. 14h10 : Après une plantade monumentale sur KM3Net [l’antagonisme entre les mots que l’on balbutie et les craintes de mal faire pour la communauté], le terrain connu : GW170817, multi-messagers, blazars… 14h30 : Étienne Klein lit pour l’auditoire : « à choisir, je préfère vivre peu mais beau, bref mais intense. » Est-ce que le domaine scientifique dans lequel nous plongeons résonne avec notre caractère ? Suis-je violente ? Je réponds : non. Puis : j’aime être bouleversée. 15h : Le délice infini de prononcer sur une radio nationale que je suis tombée amoureuse de Karl Schwarzschild. 15h15 : En régie, ils tentent de me rassurer. Étienne Klein de me conter : « Oppenheimer se taisait pendant 10 secondes, en tirant sur sa pipe. Et quand il réfléchissait, dans ce silence, il se passait quelque chose. Il ne faut pas s’empêcher de réfléchir à l’antenne, il faut montrer que c’est ça, la science, pas du rabâché récitatif. » 15h20 : En sortant de l’ascenseur, il pointe mon livre qu’il tient sous le bras : « Moi, je suis convaincu que c’est ça qu’il faut faire. » Quoi donc ? « Écrire l’émotion de la science. C’est ça qui permettra de toucher les gens et de les faire revenir vers elle. » 15h20 : Traversée de Paris dans son Alpha Roméo, il me parle Cavaillès, femmes et science, de ses cordes vocales, de son premier livre. 15h50 : Crochet chez lui pour qu’il m’offre son livre – un atelier-loft tapissé de ses toiles colorées. Je repars en emportant son émouvant chapitre sur Lise Meitner et ses mots ceints d’une curieuse certitude : « Je suis sûr qu’il va marcher, ton livre. »
Bob Hoskins et Dustin Hoffman dans le jubilatoire « Hook », dir. Steven Spielberg, 1991.
Le jour suivant, autour de la même table, V. nous décrypte le muon de ultra-haute énergie détecté par KM3Net. Prouesse méditerranéenne, des filins instrumentés de capteurs de lumière à 3500 mètres de profondeur ; en 2023, ils voient s’allumer plusieurs milliers de leurs détecteurs en une monstrueuse traînée, le passage d’une baleine cosmique – non, une particule subatomique, un muon, cousin de l’électron, et particule fille d’un neutrino. L’énergie reconstruite par les scientifiques est faramineuse : 100 à 1000 fois celle observée jusqu’à présent pour le probable neutrino père. Mais que de zones d’ombres : s’il s’agit d’une particule qui pleut régulièrement du cosmos, pourquoi IceCube, le détecteur jumeau au Pôle Sud, qui opère depuis dix ans dans la glace, n’a-t-il jamais rien détecté de la sorte ? Il doit alors provenir d’un événement violent exceptionnel. Or dans la direction d’arrivée de cette particule, quand on scrute le ciel sous toutes ses coutures lumineuses et multi-messagers, il n’y a rien qui frappe le regard ou les esprits. Rien d’excitant, rien qui colle.
Semi-excitation scientifique, donc : quelque chose de jamais vu est trouvé, mais on ne sait pas encore l’interpréter. En contraste avec l’autre excitation de la découverte dont les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement (GW170818, GW150914, le plan Galactique avec IceCube…), parfois tout est d’une grande limpidité et c’est la plus grande émotion.
Là, l’émotion, c’est l’excitation fébrile et perplexe – le lot plus routinier du scientifique. Je me tourne vers R. : « What’s your take? » et la petite foule, ma joyeuse équipe, l’entend poser son idée qui éclaire mon cerveau en un jet de lumière. Plusieurs fois ces semaines que ça s’allume ainsi : l’envie depuis les entrailles de remettre les mains dans le cambouis de la science et la voix des neurones qui susurrent Electre, tu ne peux pas t’en empêcher, tu es une physicienne, déguise-toi tant que tu veux, en directrice, en autrice, en mère, en impostrice, nous veillerons à ce que ça s’allume toujours pour te harceler.
Je m’exalte bruyamment de l’interprétation et R. dit : « Alors, quand est-ce qu’on écrit le papier ? J’ai tous les outils pour faire les simulations. » Je dis que je vais m’y atteler, et V. de me suivre.
Dans la nuit, alors que je rentre, V. me parle au téléphone de ses projets de revenir sur Paris : « Je passe une demie journée avec vous, et on va avoir deux papiers. Je suis de plus en plus persuadé que c’est ça que je dois faire. Travailler avec toi, avec R. » Je réponds que attends, l’idée est de R. et je n’ai rien fait du tout. Et lui, ce cadeau en enfilade de mots [parfois on se demande ce qu’on a fait pour mériter les gens] : « Mais c’est toi, c’est toi qui impulse l’équipe, c’est toi qui nous rassembles et qui fais germer les idées, c’est pour ça que c’est bien et qu’on y est bien. »
I’ve learned that people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel.
— Maya Angelou
Lorsque nous recevons N., le directeur de notre institut tutelle au CNRS, dans une visite informelle, une occasion surgie autour de mon livre, qu’il dit « dévorer », occasion germée autour d’une tasse de café et de cailloux que je tends [N. est géologue de formation]… je sais qu’il faut construire sa visite comme une friandise hors temps.
Je rassemble les chercheurs et chercheuses à mi-carrière qui rayonnent l’élan, la puissance, la finesse ou le glamour de notre science, et je leur donne cette instruction : « Je voudrais que vous lui donniez de l’émotion. Il ne se rappellera pas des chiffres, des messages politiques ou de notre prétention. Mais je voudrais qu’il sorte de notre laboratoire avec le sentiment d’avoir été nourri, d’avoir eu de la joie. »
La façon dont ils s’exécutent, un à un, autour de ma longue table de direction, les financiers, les tuiles aux amandes, et les tasses de Earl Grey Mariage Frères dont N. se sert et me ressert, leur merveilleux et contagieux bonheur de faire de la science et ce dans notre maison – je le reçois en pleine face, comme N. L’émotion scientifique. La joie d’explorer par prises de tête les questions fondamentales. Le plaisir d’être ensemble. Ils rappellent tout cela.
Je l’entraîne ensuite dans les entrailles du laboratoire, dans la salle machine, au forum où les cieux brillent aux couleurs de la première lumière de l’Univers, puis tout en haut sous le lourd métal de notre coupole.
À son arrivée, nous avions échangé quelques formules qui traçaient le triste état de la recherche et des chercheurs, du monde, des mondes, comme des pointillés de larmes et de solitudes – c’était curieux, ces banalités dites avec une viscéralité pointue, que nous nous envoyions comme des lettres au stylo-plume, et il avait conclu : « C’est beau cette conversation. »
Au moment où il part, je tiens la porte du laboratoire dans le froid, ma robe et le nœud à la taille en voile léger sur la peau, il enfonce son bonnet sur la tête ; nous sommes chacun d’une élégance précise, dans une sincérité complice – il est galant, fort et brillant, je suis brillante, forte et féminine. Il me dit avec un clin d’œil de gratitude : « J’ai ressenti une belle bouffée d’énergie. Ça m’a revigoré. » Je pose ma main sur le cœur, j’aurais beaucoup à répondre, je pense au poème de Maya Angelou, je prononce simplement : « J’en suis ravie. »
Son : Coldplay, Viva La Vida, in Viva La Vida, 2008.
M. Aumont, squelette cosmique : NewHorizon Simulations, 2022
Au matin, je marche dans l’air froid et la lumière grise, dans un mélange de conviction et de larmes montantes – je pense à cette conversation avec A. à Chicago, à cet horizon qui définit l’endroit où nous nous perdons par rapport à nous-mêmes en tant que directrices. Dans nos prises de décision, dans nos actions et notre pragmatisme, dans la façon dont nous filtrons les émotions des autres et surtout les nôtres, où restons-nous ce que nous sommes ? Lorsque nous sommes convaincues d’une ligne à tenir car elle est nécessaire à la collectivité, que le chaos du moment est nécessaire à la purification, mais que la coupable agonise dans un coin du jour qui se lève… où en sommes-nous, petite Electre, où en sommes-nous ? Sommes-nous Electre, Egisthe ou les deux combinés, et qui serons-nous au fil de ces couperets-là, dans quelques mois, années, serons-nous devenue insensible et froide ? Ou pire (?) est-ce que le monde nous plaquera une image insensible et froide, alors qu’à l’intérieur suintera le doute ? Faudra-t-il longtemps avancer carapaçonnée, en déphasage entre image et contenu ; la tentation est grande, il est vrai, pour simplifier le processus mental, de tout éteindre à l’intérieur.
En fin de journée, mon éditeur m’écrit que La télé de Lilou me propose une interview. Oeufs de Yoni, Lilou la licorne et les mantras sacrés… Je scanne le site dix secondes et lui réponds, vent de panique : « Attends c’est quoi ce truc ? T’es sûr ? C’est chaud non ? Je reste chercheuse au CNRS, je ne suis pas sûre que Antoine Petit (le PDG) me laisse faire ça… » Et lui : « Mais non, faut pas y aller, c’était pour te détendre ! »
Je rentre de l’école avec mes garçons qui se tapent dessus, en pouffant sur mon téléphone, en slalomant entre les crottes de chien, et quelques lignes échangées, je me dis : c’est étonnant et perturbant d’être lue comme un livre ouvert – ou alors je fréquente trop de physiciens depuis trop longtemps et j’ai oublié ce que c’est que les gens véritables avec des codes sociaux, sympathiques et empathiques. Ma récréation se termine et je dois enclencher un shitstorm sur mon laboratoire, l’implacable suite de mes réflexions matinales. Il me répond, en référence au livre qu’il est en train d’éditer : « Et moi je retourne à mes qualias. »
Comme je n’en suis plus à ça près, je lui étale mon inculture, avant de fermer mon téléphone : « C’est quoi des qualias ? »
Revenue aux contingences directoriales, je me blinde, et avec l’équipe, on passe en revue les cartes et les pions ; parfois il faut sacrifier la psychanalyse d’une personne pour la non-psychothérapie de tout un collectif ; je lance le shitstorm.
Je suis sûre qu’il sait pertinemment qu’il sauve ma soirée, lorsque plus tard, je trouve et ouvre son message :
Qualia : l’expérience subjective des choses, ce que cela fait de voir rouge par exemple, opposée à la réalité objective, physique d’une radiation rouge. Cf. l’article de Thomas Nagel « Qu’est-ce que cela fait d’être une chauve-souris ? » On peut décrire l’écholocation, mais ce que perçoit l’animal (ou autrui) reste incommunicable.