Se nourrir, encore et encore

Décembre 2023, dans une cuisine pennsylvanienne.

L’Amérique finit, je crois, de me rendre encore plus snob et élitiste. Le programme scolaire sans littérature, sans Histoire, sans cette veine culturelle qui court si fort en France me laisse dubitative. Comment peut-on laisser nos enfants passer à côté de ce que l’Humanité a fait de plus inutilement fondamental, de plus merveilleusement juste ? Comment peut-on se construire dans le monde actuel sans s’être fait conter les racines de notre ancienneté ?

Lorsque les petits esprits sont éteints dans leurs lits, je m’entoure de bougies, de tous les livres que je grignote, d’Earl Grey, d’alfajores qui font des miettes, je m’enveloppe de Stacey Kent et d’un plaid en laine ; et je savoure pleinement, comme rarement, d’avoir grandi dans l’élitisme français. Qu’on nous ai fait bouffer La Princesse de Clèves, Apollinaire, et des milliers de pages depuis les Pyramides jusqu’à la guerre froide.

O. au dîner l’autre soir m’a prise de court en faisant une blague sur Cassandre, puis en me sortant sa généalogie complète. Lorsque je lui lance : « La guerre de Troie n’aura pas lieu » il me répond du tac-au-tac : « Giraudoux ». Puis « Je suis en plein dans la mythologie grecque, j’adore ça, » et moi dans une surexcitation que je voile avec un ton docte idiot : « Oui, c’est d’une complexité et tellement actuel. Quand on lit ça, on voit que l’Humanité a à peine évolué. » Évidemment, O. ne sait pas que je m’appelle Electre.

En passant dans le bureau de Pa., je me suis retrouvée avec deux livres de Maxence Fermine dans les bras : « J’ai lu ces bouquins, ça m’a fait penser à toi. Pas besoin de me les rendre, je te les offre. » 

J’aime l’idée que l’on pense à quelqu’un en terme de livre, de musique, d’art en général ; lorsque l’âme a débordé et que l’artiste en a fait quelque chose, que nous puissions nous y identifier ou y trouver le reflet d’êtres chers. Mais pour cet exercice-là, il faut se nourrir, encore et encore, commencer au berceau, et ne jamais s’arrêter d’absorber ce qui a été créé.

Les toilettes comme un roman

Je ne sais pas si j’arrêterai un jour de me sentir ridiculement privilégiée à chaque fois que je grimpe les marches de pierres et pousse la porte de mon laboratoire d’astrophysique. Lorsqu’on a rêvé si fort d’en faire partie et qu’on a eu mal à différents endroits pour en arriver là, le sentiment d’irréalité subsiste encore, plusieurs décennies plus tard.

En comparaison, pousser la porte de ma maison d’édition est une aventure nouvelle, qui me fait légitimement retenir mon souffle à chaque incursion. Dans le hall d’entrée, les portraits des grands auteurs m’observent, peu rassurants. Je demande mon éditeur à l’accueil et attends qu’il descende me secourir avec ses yeux très bleus.

Pour meubler ce moment, je me rends aux toilettes : minuscules toilettes n’accommodant qu’une seule personne, avec un sas-lave-mains. Au moment où je pousse la porte, surgit une femme. Regard dur, rouge à lèvres carmin et longue natte noire dans le dos, une sorte de Mercredi en mode cinquantenaire. Elle est surprise, moyennement ravie de se trouver nez-à-nez avec moi dans cet endroit exigu et privé. Je marmonne : « Pardon… » et la laisse sortir. Une série de couvertures et de titres s’imposent et défilent immédiatement dans l’avant-plan de mon cerveau : La métaphysique des tubes, Stupeurs et tremblements

Quel meilleur endroit que les toilettes pour croiser Amélie Nothomb ?

L’île brisée

Je disais à P. ce soir, alors qu’on préparait une cranberry sauce pour la dinde, la purée de patates douces, la salade de pousses d’épinards aux noix de pécan… [When in Rome do as Romans do] : il faut vraiment que je termine ce livre et que je passe au suivant. Cette idée que nous sommes si seuls, chacun dans nos instituts, nos géographies, et que quand on se re-croise à ces conférences, à ces réunions de collaboration, le temps d’une nuit, d’un dîner, d’un café soudain on reconnecte, on se rassemble comme des pièces de puzzle, et que de cette façon si profondément humaine, on fait avancer la science… c’est cette notion-là que j’ai retrouvée cette fois-ci à Malargüe, et je me suis rappelée que c’est ça que je veux écrire.

Je repensais à cette belle phrase de Cocteau que m’avait offerte Jérôme Attal :

On travaille pour des frères mystérieux qu’on possède à travers le monde. Il y a une île qui est brisée, dispersée à travers le monde. Et, en somme, l’art est une espèce de signal, comme un mot d’ordre pour retrouver des compatriotes.

Peut-être que finalement, c’est la même chose en science comme en art.

Go ahead and write

Ensuite, j’ai Andromeda au téléphone. Elle pensait que je voulais lui demander conseil sur les postes de direction de laboratoire qui continuent à me poursuivre. Je lui balance tout en cinq minutes chrono : en fait non, trois milliards de choses se sont passées cette année […] Et je t’appelle parce que je suis face à un gros dilemme avec mon livre : profiter de cette incroyable plateforme pour conter les injustices et risquer de me faire lyncher par la communauté, ou bien me taire ?

Sa réponse : « You are a writer. So go ahead and write. You are not going to write the boring stuff. Some people are going to be upset, but that’s inevitable. I guess that’s part of writing. »

Puis nous parlons deux heures. Des grandes opportunités qui se présentent à elle. De son projet de détection de neutrinos. Du mien. Des gens cons. Des gens bien. Je lui avoue que face aux difficultés politiques, j’ai toujours cette démarche de me demander : « Qu’aurait fait Andromeda à ma place ? » Elle m’enjoint, en écho à N., à K., de mettre mon écriture au service de notre métier, et de raconter nos vies folles. Puis à la fin : « You are always full of surprises. Thank you for being yourself. » De quoi être tout à la fois émue, débordée, impostrice, et me promettre de tout faire pour essayer d’être à la hauteur.

Spooky and happy

J’aimerais que mes journées soient toutes de cette lueur. Pleines de perspectives scientifiques, résumées simplement par O. : « C’est cool comme moment ! ». Pleines de ce fil vert avec L. qui donne de la profondeur et le sourire à chaque fois que j’ouvre mon téléphone. Pleines de musique. A. a enfin ce déclic postural cet après-midi, avec sa prof de piano ; ses coudes se détendent, et le ruban de notes qui en découle fait couler le ruban d’eau sur ma peau. C’est un étrange privilège d’assister à la transformation d’un morceau et de son fils dans la musique, voir en lui croître la technique comme un champignon, le voir habiter son jeu, prendre de l’ampleur et de la pertinence – et Bach passer du labeur au chatoiement complexe et délicat. Pour changer drastiquement d’époque, dans la voiture, au retour, nous hurlons tous les trois sur les feux d’artifices de Katy Perry. Je prépare un stew de poule, K. termine sa rédaction illustrée de japonais, A. ses exercices de français. Puis la nuit tombée, ils se déguisent en gentleman-vampire et en mignon-sorcier et nous allons trick-or-treat-er, faire la tournée des maisons alentours décorées de bougies-pumpkins, les pieds pris dans les feuilles. Plus tard avec P., regarder Omar Sy enfiler son dernier déguisement, et de ses yeux pétillants, incarner mon héros d’adolescente. Enfin aux petites heures indécentes, ce merveilleux exercice : me passer et repasser une vingtaine de fois la plus belle scène de l’histoire du cinéma, l’or, la magie et la finesse sur les quais de la Seine, pour faire accréter et jaillir des astres dans mon nouveau chapitre.

Oops I did it again

En 2008, j’ai perdu une copine de thèse, à cause d’un post que j’avais écrit ici, et qu’elle avait découvert. Ce n’est pas très difficile, quand on me connaît, de taper quelques mots-clés et de chercher ce carnet. J’avais évoqué une scène et décrit certains de ses traits de façon peu flatteuse. Elle s’en était fortement émue. Je la comprends. Ce n’était pas très classe de ma part.

En 2010, j’ai perdu un collaborateur et ami suite à un autre post que j’avais écrit ici et qu’il avait découvert. Le post évoquait un huis clos pendant un shift en Argentine, et le frottement que les manies des personnes que l’on apprécie pourtant au quotidien peuvent créer. Il s’en était fortement ému. Je le comprends.

J’ai appris, depuis, à faire très attention aux propos que je publie ici. Cependant, la question du degré d’auto-censure subsiste. Et je sais très bien que je suis en train ces derniers temps de flirter avec les limites, voire d’être carrément dans la zone dangereuse. Lorsque j’écris sur les problèmes de la collaboration, sur les propos de la candidate à la direction de mon laboratoire, et aussi lorsque j’écris sur mes enfants, et puis peut-être surtout lorsque je révèle des pans trop intimes – mes réflexions sur la maternité –, je clique et déclique plusieurs fois, et ce parfois à plusieurs jours d’intervalle, le bouton « publier ».

Écrire, ce n’est pas anodin. Je m’imagine qu’écrire ici, sous couvert d’anonymat est gratuit. Mais les deux exemples ci-dessus démontrent le débordement que cela peut causer dans la vraie vie. Et c’est cela qui me terrifie dans le lent effacement de la frontière entre la science et mon écriture. Je sais parfaitement que j’aurai des critiques ou des remarques de collègues qui interpréteront mes propos d’une façon ou d’une autre, à la sortie de mon livre. Écrire, c’est offrir à un lectorat de quoi mâchouiller, digérer, et puis recracher à sa sauce, chacun avec sa salive. Les mots que je ponds vont vivre des vies propres et je ne maîtriserai rien à ce qu’ils deviendront.

Je n’ai pas envie de sacrifier ma carrière scientifique à l’autel de mes phrases. Mais parfois, l’appel de l’esthétique, du storytelling et de leur partage est si fort. Le billet Le carceri d’invenzione, je l’ai mis et démis en ligne tant de fois, car je me doutais qu’il causerait problème – et finalement, il cause problème d’une façon totalement inattendue. (Oops I did it again...)

J’aime écrire dans l’ellipse, dans l’effleurement, en cartes postales et en esquisses, je pourrais n’évoquer que les élans et les belles personnes, que les positivités. Mais si je n’écris jamais sur les choses dures qui importent, est-ce que ma démarche est juste ? Bien sûr que j’ai appris cette leçon fondamentale de ne plus jamais faire de portrait en négatif, et même si je pense que la littérature est intéressante grâce aux écrivains qui ont eu le cran de le faire, je n’ai pas envie ni besoin de me lancer là dedans. Pourtant, faut-il toujours rester dans ce qui est politiquement correct, ne jamais entrer ici dans ce qui peut crisper, interroger, perturber ? Ne jamais rien révéler de moi ce qui compte ?

En 2010, j’étais à Chicago, et j’avais longuement discuté avec mon extraordinaire mentor, Andromeda, et son mari compositeur et guitariste classique. Tous deux m’avaient dit de continuer à écrire, que ce que les mal-pensants pensaient autour de moi importait peu. Cela faisait écho à cette phrase que j’avais (comme par hasard) trouvée dans un livre de Nancy Huston que je lisais alors :

Le monde est un beau gibier pour les esprits qui sont friands de thèmes littéraires. Il est difficile de faire comprendre à ses amis proches que tout est nourriture pour l’imagination d’un écrivain […]. Si j’étais à votre place, je continuerais d’écrire, j’expliquerai aux amis plus tard ; de toute façon, il y a de fortes chances que vous ayez à vous excuser.

— Zelda Fitzgerald, lettre de 1947, citée in Nancy Milford, Zelda, Avon, New York, 1971, traduction : Nancy Huston.

Dans mon livre, il y a deux histoires difficiles qui seront contées. Elles ne me concernent pas, et j’ai l’accord des protagonistes pour les écrire. Je les raconte de façon assez douce, factuelle, sans commentaires, sans donner de leçon, sans propos belliqueux ou politique autour. Mais d’une certaine façon, je dénonce des faits qui ont eu lieu dans deux communautés très puissantes. Il est très possible que les scientifiques ne retiennent que ces deux petits paragraphes sur deux cents pages. Est-ce que cela va me mettre au pilori de la science ? Je m’imagine que je serai protégée car le livre est en français, mais c’est une illusion. Est-ce que je suis en train de faire une erreur ? Car il faut me rendre à l’évidence : ce n’est pas un roman que j’écris, et je sais très bien que ma démarche est un témoignage de ces choses qui se passent dans notre communauté. Je me sers de ma plume, de ma voix, pour porter un message. Est-ce que c’est cela que je veux faire ? Me battre pour cette cause-là, et de cette façon ? Est-ce que cela en vaut la peine ? Le backlash peut tuer et ma carrière scientifique et mon projet neutrinos et mon livre et toute perspective d’écrire.

Cette éternelle question, que je re-visite à tant de niveaux et dans tant de situations : faut-il me taire ?

Bande son : un peu de légèreté et de peps, non pas avec Britney Spears (cf titre), mais avec One Direction, What Makes You Beautiful, in Up All Night, 2011 et Katy Perry, Roar, in Prism 2013.

The vengeful generation

Hayao Mizazaki, 風の谷のナウシカ (Nausicaä de la vallée du vent), 1984

Le lendemain matin, je rejoins ma grande N. dans un café de Philly, et nous reconnectons quelques heures. Elle pose cette question comme une litanie : « How did we get there? » Elle me raconte avoir récemment été touiller son passé (celui d’il y a vingt ans, comme par hasard), et avoir découvert cette fille si seule, paumée et qui voulait faire de la physique mais qui pensait qu’elle n’y arriverait peut-être pas. (Comme par hasard, bis.) Et qui s’est battue. (Comme par hasard, ter.) Je dis : je crois que je suis arrivée là parce que je voulais prouver à tous ceux qui me disaient que je n’y arriverais pas qu’ils avaient tort. Elle opine : « Exactly. We are the vengeful generation. » Et maintenant ? Nous concluons que nous n’avons plus rien à prouver, et juste à apprécier l’endroit où nous nous trouvons. Nous nous escalaffons : voilà le problème. Ça ne nous est jamais arrivé ! Être confortablement installées et simplement profiter de la vue ? Non, nous avons toujours eu besoin d’un projet, de directions qui nous animaient. Nous pleurons toutes les deux quand je lui raconte ma journée pleine de tristesse et d’espoir. De par notre culture commune, elle saisit, sans que j’aie à le verbaliser, le concept japonais des âmes et des fantômes qui veillent. Elle me sert fort dans les bras et me dit : « Alors c’est formidable, tu sais où tu vas maintenant. »

Bande son : Radiohead, High and Dry, in the bends, 1995.

Flamboyances

Les trois heures de route jusqu’à Philly sont une enfilade de flamboyance. De vallée en gorge, puis dans le dégagement des plaines ponctuées de fermes de bois rouge liseré de blanc, le long des rivières aux noms qui attrapent les rêves : Juniata, Susquehanna… Partout cette tapisserie de roux, de cuivré, de toutes les déclinaisons possibles de l’orange. Je roulais, seule, les couleurs me brûlant les yeux et jusque dans la poitrine. Dans les étincelles de mon cerveau, je construisais les phrases de la fin de mon chapitre, cherchais confusément l’axe du suivant. Je me trompe quatre fois de route… Et cette pensée si forte et douce qui me traverse : quelle chance d’être seule avec moi-même pour vivre pleinement cet enchantement. Ça n’aurait supporté aucune présence humaine. Mais bien sûr a posteriori, la nécessité viscérale de l’esquisse et du partage.

Meyer, encore, comme une évidence pour accompagner cet été indien pennsylvanien : Edgar Meyer, Concerto pour violon : II. Dramma musicale, eroico, lirico et gioioso. Interprété par Hilary Hahn, Hugh Wolff, Saint Paul Chamber Orchestra.

Fall leaves

Nous fuyons la ferme transformée en Disneyland boueux pour le week-end (tours en tracteur, tunnel de foin, corn maze, toutes d’excellentes idées s’il n’y avait pas une queue monstrueuse d’américain.e.s habillé.e.s en jogging avec leur marmaille hurlante, et une odeur à vomir de baraque à frites).

Nous roulons dans la forêt : toujours ce curieux contraste entre le gris intemporel et les colonnes de couleurs vives qui vont vers le ciel. Au son de Sufjan Stevens, je songe –

à N.おばあちゃん. Qui flotte autour de moi, dans l’espace et le temps, puisqu’elle n’a plus à obéir à la physique quantique. J’ai eu la chance de grandir portée par ces certitudes-là. Ces personnes qui sont certaines, quoi que vous fassiez, que vous êtes la plus formidable, que vous ferez le plus beau métier du monde, que votre mari est parfait et vos enfants magnifiques. Cette personne qui vous a toujours dit : « Tu es ma première petite fille, » avec une telle fierté dans le regard. Ça aide, n’est-ce pas, ensuite, à être une fille de fromagers et obtenir tout ce que je veux.

Dans les chemins forestiers, je dis à A. une phrase très simple, et il partage ma peine, la transforme en ses larmes. Il est surprenant, épuisant, horripilant, et surprenant, si intense et émouvant. Surprenant encore, ce soir, lorsqu’il se met au piano avec son cahier où il a noté quelques phrases musicales. Quand il les joue, il est au désespoir : « Je n’arrive plus à composer quelque chose de beau. »

Je lui dis toutes les banalités qui me passent par l’esprit : la création, l’inspiration, ça ne se commande pas, ça va, ça vient. Mais il faut toujours garder de la place pour qu’elle puisse surgir, se rendre disponible pour ce moment. C’est beaucoup de joie et aussi de la souffrance. Mais ton envie de partage, ton envie de sortir ces choses qui t’habitent, c’est ça qui te rend spécial et artiste.

Il y a ces 5% de ma vie maternelle où je suis persuadée que je ne me suis pas trompée.

Bande originale : Sufjan Stevens, Death with Dignity, in Carrie and Lowell, 2015.

Grains et création littéraire 101

Grison, 1726, Gulliver tire la flotte de Blesuscu à Lilliput (Gulliver’s Travels, 1726)

Gulliver retourne enfin en Angleterre après ses multiples aventures. Écris trois phrases à la première personne du pluriel et au présent et imagine ce qu’il ressent en descendant de son bateau. [Ex. 8 page 25 du manuel de français de CM1]

A. me propose : « Je descends de mon bateau. » Je lui réponds : écoute, A., la différence entre une phrase naze et une phrase de romancier, c’est que tu vas prendre chacun des termes et décider de lui accoler ou non quelque chose. Commence par « Je ». Mets un adverbe à « descends ». Modifie le mot « bateau » et rajoute-lui un descriptif. Nous convergeons sur : « Plein d’images dans la tête, je descends lentement de mon énorme trois-mâts. » Puis sur : « Je suis terriblement soulagé de rentrer en Angleterre. »

Pour la dernière phrase, il déclare : « Je voulais écrire quelque chose comme : Cependant, il y avait une partie de moi qui voulait déjà repartir en exploration. »

Pendant toute notre conversation, je repensais à ce très vieux billet d’avant sa naissance. Sa déclaration me prend de court. Je me dis : si j’ai ce grain, tu as le même.