Les mots en partage

Après la tornade ce matin, soudain le calme.

Tornade dévastatrice, qui m’arrache de moi-même et m’emmène dans les confins de la sanité. Et A., impitoyable et violent miroir, qui me renvoie au centuple, le visage cruel de ma propre folie. Je suis vidée pour la journée, et même si les réunions de travail qui s’enchaînent sont douces, accompagnées des personnes qui me sont chères, j’arrive à la sortie de l’école comme un paquet d’épuisement.

Mais ensuite, étrangement, le calme. Comme si la tornade avait été chez A. l’ingrédient nécessaire à son apaisement, à sa redescente dans l’état fondamental. Je suis en lambeaux, lui semble tranquille et entier.

Dans son manuel de français, je choisis la leçon sur le champ lexical des sensations. Puis, comme illustration, je l’installe avec son frère dans la cuisine et leur lis des billets de ce carnet. Nous cuisinons ensemble, je les laisse couper, faire rissoler les légumes, mettre la table. Gestes séculaires, artisanaux et tellement normaux – pendant une demie heure, j’ai l’impression d’être une mère normale, c’est assez agréable (?).

Ça se saurait, cependant, si j’étais normale ; que ce soit mère, femme, chercheuse ou autre, non je ne fais pas dans la normalité, j’en suis bien incapable. Alors quand les dents sont lavées, le pyjama enfilé, et qu’A. s’est installé dans son lit, je débarque triomphalement avec Les mots de Sartre.

Anne-Marie me fit asseoir en face d’elle, sur ma petite chaise; elle se pencha, baissa les paupières, s’endormit. De ce visage de statue sortit une voix de plâtre. Je perdis la tête : qui racontait ? quoi ? et à qui ? Ma mère s’était absentée : pas un sourire, pas un signe de connivence, j’étais en exil. Et puis je ne reconnaissais pas son langage. Où prenait-elle cette assurance ? Au bout d’un instant j’avais compris : c’était le livre qui parlait. Des phrases en sortaient qui me faisaient peur : c’étaient de vrais mille-pattes, elles grouillaient de syllabes et de lettres, étiraient leurs diphtongues, faisaient vibrer les doubles consonnes ; chantantes, nasales, coupées de pauses et de soupirs, riches en mots inconnus, elles s’enchantaient d’elles-mêmes et de leurs méandres sans se soucier de moi : quelquefois elles disparaissaient avant que j’eusse pu les comprendre, d’autres fois j’avais compris d’avance et elles continuaient de rouler noblement vers leur fin sans me faire grâce d’une virgule.

— Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964

Le petit Jean-Paul qui se pâme dans les livres et découvre la lecture, quoi de plus approprié finalement, à raconter à un gamin de huit ans ? Un peu plus tard :

C’est dans les livres que j’ai rencontré l’univers: assimilé, classé, étiqueté, pensé, redoutable encore ; et j’ai confondu le désordre de mes expériences livresques avec le cours hasardeux des événements réels. De là vint cet idéalisme dont j’ai mis trente ans à me défaire.

A. m’écoute, et je salue, apprécie sa patience et son intérêt aigu, étonné et étonnant pour tout élément artistique ou scientifique que je lui propose. À la fin de ma lecture, au bout d’une bonne demie heure, il n’a pas tout compris, me dit-il, mais « c’est totalement secondaire », je lui réponds, « car ce qui compte dans ces moments, c’est le partage ». Et s’ils ne reconstituent par complètement les lambeaux de la tornade matinale, ni chez moi, ni probablement chez A., Les mots partagés déposent un rai d’espoir dans ce qui n’était que dévastation.

Oops I did it again

En 2008, j’ai perdu une copine de thèse, à cause d’un post que j’avais écrit ici, et qu’elle avait découvert. Ce n’est pas très difficile, quand on me connaît, de taper quelques mots-clés et de chercher ce carnet. J’avais évoqué une scène et décrit certains de ses traits de façon peu flatteuse. Elle s’en était fortement émue. Je la comprends. Ce n’était pas très classe de ma part.

En 2010, j’ai perdu un collaborateur et ami suite à un autre post que j’avais écrit ici et qu’il avait découvert. Le post évoquait un huis clos pendant un shift en Argentine, et le frottement que les manies des personnes que l’on apprécie pourtant au quotidien peuvent créer. Il s’en était fortement ému. Je le comprends.

J’ai appris, depuis, à faire très attention aux propos que je publie ici. Cependant, la question du degré d’auto-censure subsiste. Et je sais très bien que je suis en train ces derniers temps de flirter avec les limites, voire d’être carrément dans la zone dangereuse. Lorsque j’écris sur les problèmes de la collaboration, sur les propos de la candidate à la direction de mon laboratoire, et aussi lorsque j’écris sur mes enfants, et puis peut-être surtout lorsque je révèle des pans trop intimes – mes réflexions sur la maternité –, je clique et déclique plusieurs fois, et ce parfois à plusieurs jours d’intervalle, le bouton « publier ».

Écrire, ce n’est pas anodin. Je m’imagine qu’écrire ici, sous couvert d’anonymat est gratuit. Mais les deux exemples ci-dessus démontrent le débordement que cela peut causer dans la vraie vie. Et c’est cela qui me terrifie dans le lent effacement de la frontière entre la science et mon écriture. Je sais parfaitement que j’aurai des critiques ou des remarques de collègues qui interpréteront mes propos d’une façon ou d’une autre, à la sortie de mon livre. Écrire, c’est offrir à un lectorat de quoi mâchouiller, digérer, et puis recracher à sa sauce, chacun avec sa salive. Les mots que je ponds vont vivre des vies propres et je ne maîtriserai rien à ce qu’ils deviendront.

Je n’ai pas envie de sacrifier ma carrière scientifique à l’autel de mes phrases. Mais parfois, l’appel de l’esthétique, du storytelling et de leur partage est si fort. Le billet Le carceri d’invenzione, je l’ai mis et démis en ligne tant de fois, car je me doutais qu’il causerait problème – et finalement, il cause problème d’une façon totalement inattendue. (Oops I did it again...)

J’aime écrire dans l’ellipse, dans l’effleurement, en cartes postales et en esquisses, je pourrais n’évoquer que les élans et les belles personnes, que les positivités. Mais si je n’écris jamais sur les choses dures qui importent, est-ce que ma démarche est juste ? Bien sûr que j’ai appris cette leçon fondamentale de ne plus jamais faire de portrait en négatif, et même si je pense que la littérature est intéressante grâce aux écrivains qui ont eu le cran de le faire, je n’ai pas envie ni besoin de me lancer là dedans. Pourtant, faut-il toujours rester dans ce qui est politiquement correct, ne jamais entrer ici dans ce qui peut crisper, interroger, perturber ? Ne jamais rien révéler de moi ce qui compte ?

En 2010, j’étais à Chicago, et j’avais longuement discuté avec mon extraordinaire mentor, Andromeda, et son mari compositeur et guitariste classique. Tous deux m’avaient dit de continuer à écrire, que ce que les mal-pensants pensaient autour de moi importait peu. Cela faisait écho à cette phrase que j’avais (comme par hasard) trouvée dans un livre de Nancy Huston que je lisais alors :

Le monde est un beau gibier pour les esprits qui sont friands de thèmes littéraires. Il est difficile de faire comprendre à ses amis proches que tout est nourriture pour l’imagination d’un écrivain […]. Si j’étais à votre place, je continuerais d’écrire, j’expliquerai aux amis plus tard ; de toute façon, il y a de fortes chances que vous ayez à vous excuser.

— Zelda Fitzgerald, lettre de 1947, citée in Nancy Milford, Zelda, Avon, New York, 1971, traduction : Nancy Huston.

Dans mon livre, il y a deux histoires difficiles qui seront contées. Elles ne me concernent pas, et j’ai l’accord des protagonistes pour les écrire. Je les raconte de façon assez douce, factuelle, sans commentaires, sans donner de leçon, sans propos belliqueux ou politique autour. Mais d’une certaine façon, je dénonce des faits qui ont eu lieu dans deux communautés très puissantes. Il est très possible que les scientifiques ne retiennent que ces deux petits paragraphes sur deux cents pages. Est-ce que cela va me mettre au pilori de la science ? Je m’imagine que je serai protégée car le livre est en français, mais c’est une illusion. Est-ce que je suis en train de faire une erreur ? Car il faut me rendre à l’évidence : ce n’est pas un roman que j’écris, et je sais très bien que ma démarche est un témoignage de ces choses qui se passent dans notre communauté. Je me sers de ma plume, de ma voix, pour porter un message. Est-ce que c’est cela que je veux faire ? Me battre pour cette cause-là, et de cette façon ? Est-ce que cela en vaut la peine ? Le backlash peut tuer et ma carrière scientifique et mon projet neutrinos et mon livre et toute perspective d’écrire.

Cette éternelle question, que je re-visite à tant de niveaux et dans tant de situations : faut-il me taire ?

Bande son : un peu de légèreté et de peps, non pas avec Britney Spears (cf titre), mais avec One Direction, What Makes You Beautiful, in Up All Night, 2011 et Katy Perry, Roar, in Prism 2013.

Gratitudes

Plongeon dans des dossiers oubliés de mon ordinateur, dans des textes d’il y a tout juste vingt ans. Mon moi jeune, étudiante, idiote, seule, incertaine, converse avec un personnage imaginaire.

Parmi les thèmes récurrents : la crainte de ne jamais rencontrer personne pour vivre en couple, car imbuvable au quotidien, et à cause de cette disjointure irréconciliable entre mon monde éthéré poétique et la réalité crue. L’amertume de ne jamais pouvoir devenir astrophysicienne car pas assez douée. Les envies non assouvies de parcourir le monde. L’anxiété de cette page blanche du futur.

Et malgré tout, une telle soif de vivre la vie jusqu’à la fibre, et une volonté viscérale d’aller de l’avant. Une foi fantasque en ma plume, en sa capacité à donner corps à mes rêves.

J’ai une gratitude infinie – pour ces personnes qui m’ont accompagnée, soutenue, nourrie dans ces errances étudiantes, et que vingt ans après je connais et reconnais encore, dans toute leur grâce et les vibrations partagées.

J’ai une gratitude schizophrène, blâmable de prétention et autres inélégances – pour cette gamine de vingt-et-un an qui y a tant cru, à travers les belles rencontres et aventures, mais aussi les larmes, les psychodrames, les incompréhensions et la grande solitude. Contente de la connaître, la reconnaître encore et pouvoir lui dire : « Regarde, gamine, ça a marché. »

Bande originale : Keith Jarrett, I’m Through With Love, in The Melody At Night With You, 1999

Sur le mur de mon studio d’étudiante, sur le boulevard-même où je travaille aujourd’hui [je n’ai jamais cru au hasard], nov. 2003. D. & Electre, tous droits réservés.

La madeleine Saint Michel de Proust

Je suis si fatiguée, et j’ai froid. J’essaie de faire les choses avec application, rayer ma todo liste infinie de bureaucratie, mener mon projet neutrinos avec « autorité et bienveillance » (sic), écrire mon chapitre, écrire d’autres choses aussi. J’essaie, dans mes interactions, d’être aussi juste que possible, de donner de moi ce qui compte à l’instant, ne pas forcer, d’avoir la couleur attendue, tout en étant moi-même. [Me voilà en train de rédiger une séance de yoga-méditation. Urk.]

O. est parti pour la Chine et j’ai un double sentiment idiot de gamine abandonnée et de la porte-parle qui passe à côté de quelque chose, de ne pas être là où cela se joue.

Ce matin, je mange une madeleine Saint Michel que j’ai rapportée de Paris pour les enfants, et j’en ai presque les larmes aux yeux de ce goût de la France. J’écris à un être cher – lui aussi envolé en Chine, qu’est-ce que c’est que cette migration géographique ciblée des gens qui m’importent ? – « c’est donc ça, en fait, la véritable madeleine de Proust. »

Usure

M. C. Escher, Path of Life I, 1958

A. : quelle usure que cet enfant. En ce dimanche matin à six heures, je me rappelle distinctement pourquoi je passe mon temps à fuir dans des faux-problèmes, pourquoi il est tellement plus simple de vivre une crise existentielle, de me regarder le nombril des heures durant, écrire sur des éléments et des gens que je croise, avec qui la connexion est intense, monte en un pic formidable, me nourrit, me remue, et me laisse pantelante sur la rive, sans que l’eau ne me noie. Je me rappelle pourquoi je trace mes sillons dans le ciel au risque de pourrir la planète, et que dans le processus je suis une mère absente. On a beau savoir que ce sont des schémas neuronaux qui le gouvernent, je me noie, depuis huit ans dans cette usure et les blessures qu’il m’inflige à répétition. I don’t know if I can take it anymore.

Supernovae !

Depuis plusieurs jours, [je ne fais pas grand chose] je regarde en boucle des vidéos de simulations numériques 3D d’explosions de supernovae. Mon éditeur m’ayant encouragée à faire du sensationnel dans ce genre d’événements, à emmener les descriptions dans la science-fiction et dans l’emphase, j’observe d’un œil placide le résultat de ces centaines de millions d’heures CPU de calculs. L’asymétrie évidente. Les morceaux de nickel qui volent à des milliers de kilomètres par seconde. La turbulence comme un bouillonnement fou. Les doigts de Rayleigh-Taylor. Est-ce que j’ai envie de faire du sensationnel de phénomènes hydrodynamiques certes violents, mais si complexes qu’il faut les manipuler, les comprendre, les toucher avec doigté ? Il est vrai qu’on parle de simulations numériques « massives », mais elles reposent sur de telles finesses d’implémentation, la danse des particules test entre les grilles de fluides, il n’y a de massif que le poids des cœurs sur lesquels les calculs ont été lancés.

À force de naviguer de vidéo en vidéo, Youtube me fait atterrir sur un clip en images de synthèse qui compare l’ampleur de différentes explosions. Explosions de bombes humaines, j’entends. Ça commence par un pétard dans l’herbe. Puis on passe à la mine anti-personnelle. À chaque fois, on recule d’une certaine distance, et la hauteur est indiquée à côté de la fumée qui s’élève, avec des arbres (Tomahawk), la tour Eiffel (MOAB), l’Everest en comparaison. À ce point du film, on venait de passer Littleboy (Hiroshima) et Fat Man (Nagasaki) ; j’avais ce mélange de nausée et d’engourdissement qui me grimpait dans l’échine. Castle Bravo s’élève à 30 km. L’image n’a même plus aucun sens, composant un horizon marin plat, un ciel bleu parfait, sur lequel s’élève le champignon, avec Phobos, la lune de mars juxtaposée. Tsar Bomba : 60 km.

Je n’ai pas osé aller lire les commentaires sous la vidéo. Dans le brouillard d’atterrement, cette pensée : je ne ferai pas dans le sensationnel. Je voudrais qu’on laisse les supernovae en paix, intouchées, dans leur beauté violente et déconnectée de la crasse humaine. Je voudrais qu’on laisse les explosions se dérouler dans le milieu interstellaire, au-delà de centaines d’années-lumière, qu’elles nous envoient des flash colorés qui nous fassent inventer des légendes. Des neutrinos et des ondes gravitationnelles à overdose, qui n’affecteront l’humanité qu’en enrichissant sa Science.

La nébuleuse du Crabe vue par les satellites Hubble et Hershel. Les doigts de Rayleigh-Taylor sont remarquablement bien résolus.
Image credit: ESA/Herschel/PACS/MESS Key Programme Supernova Remnant Team; NASA, ESA and Allison Loll/Jeff Hester (Arizona State University)

Un été pas Instagram

À la Belle Hortense, devant notre plateau de charcuteries, A. me dit qu’à la lecture de ce carnet, on dirait que tout va pour le mieux, un peu comme des billets Instagram « Regardez comme c’est beau là où je suis, comme mes enfants sont géniaux, comme je fais des choses intéressantes et que je suis heureuse, » caricature-t-il.

Il est vrai que j’ai tendance à me servir de l’écriture pour transformer les moments vécus, y compris pourris. C’est un de ses intérêts, n’est-ce pas, de sublimer, d’esthétiser. De prendre les journées harassantes du quotidien et d’en faire un poème. C’est une façon de me dire que je vis pour quelque chose – pour un poème ?

Mais si vous [vous, lecteurs de ces pages, que je remercie] voulez savoir, non, je n’ai pas passé un été idyllique à poster sur Instagram. J’ai passé mon été terriblement isolée, à chercher un sens à tout ce que je faisais et tout ce qui m’entourait, à assister impuissante à l’étiolement de choses chères, à me demander ce que je voulais et pouvais faire de ma vie, lorsque des signes professionnels et personnels se répétaient et se contredisaient et que je ne savais pas concrètement si j’avais une quelconque place dans le monde des lettres. J’ai passé mon été terrifiée des vertiges du passé et du futur, terrifiée de mon écriture, terrifiée des chemins que j’avais envie de prendre et que je n’avais pas pris à 13 ans, à 15 ans, à 18, 21, 30 ans. J’ai passé l’été dans la solitude de mon cerveau à l’ombre de grands arbres et en compagnie de livres, de musiques, de la voix de ma sœur qui patiemment m’écoutait toujours conclure par So what?

L’été se termine, je suis entre parenthèses à Paris, et enfin je me décide à arrêter de souffrir, à arrêter les questions sans dimension, et à me confronter aux réponses concrètes. Je peux me le permettre, j’ai écrit la moitié de mon livre.

Alors quand mon éditeur me répond en ouvrant grand la porte de sa maison d’édition et me propose de m’accompagner pour un roman, il est temps de clore cette grande crise de la quarantaine. Je ne retourne pas au couvent de la physique, je n’ai pas à accepter les belles opportunités de carrières qui se présentent à répétition comme des appels. La science n’est plus un couvent mais un équilibre. Il n’y a plus de questions ouvertes, il n’y a plus qu’à créer, naviguer intelligemment dans mes trois vies, mes trois constructions : la science, l’écriture, la famille.

Caltrans, 4-level interchange, Los Angeles

Stranded

Je passe l’après-midi au téléphone avec ma sœur, c’est ma première conversation transatlantique, et soudain je mesure l’isolement infini dans lequel je me trouve. Cela fait quasiment trois semaines que je brasse du vent dans ma tête, sans personne avec qui y mettre de l’ordre. Six heures de décalage horaire, c’est un océan.

Heureusement, la discussion science et stratégie sur G. avec M. me replonge dans les réalités familières, là où je sais ce que je fais et où je vais, et de même pour les fils de photos argentines envoyées par O. et ma petite équipe parisienne. C’est ça que j’ai construit toutes ces années, et ce projet m’appartient sans condition, ne dépend ni de mes angoisses ni de mes crises existentielles, ni d’aucune faune extra-académique.

Alors je sais que ce sera une année hors du temps et de l’espace. Une année très solitaire. Et peut-être que c’est bien comme ça.

Mise en place d’un câble transatlantique à Clarenville, Newfoundland, 1955. American Telephone & Telegraph Company, 1955. Mariners’ Museum Collection.