Varsovie [4]

Hésité un temps parce que : est-ce que conter la crasse a un sens ? Mais dans l’exercice mené ici du strip-tease de la recherche et de ma vie de chercheuse, ce verso est nécessaire.

Ce n’est pas si lisse bien sûr – c’est dur, même.
C’est à vivre de façon différente du gouvernail de la direction. G. est une aventure qui se vit de tous les pores, on se bat, on jubile, on transpire tous ensemble. Sinon c’est gâché.

Dès le premier jour, la plaie rouverte de O. qu’on accuse et diffame, sa colère, et l’énergie que ça lui coûte sur la suite. C’est peut-être surtout là que je sors de ma fièvre apathique – car je ne peux pas être absente quand O. est dans cet état. La collaboration réagit avec intelligence, s’empare du problème dans un mouvement si naturel que j’ai oublié d’en réaliser la beauté rare. De nombreuses discussions scientifiques – musclées, saines, concrètes. Moment charnière du projet, observés par la communauté avant le couperet tribunal, nous ne pouvons nous permettre de nous planter. Alors, faire vibrer nos idées les unes contre les autres, et sortir par le haut les meilleures solutions. En fin de semaine, O. d’humeur épineuse a tendance à passer ses nerfs sur moi – dans les couloirs V. a la description juste « plus il est fatigué, plus il est fatigant. » Je sais que les couples, c’est aussi fait pour ça, alors j’encaisse, mais je finis par me terrer dans le silence une session entière, en brassant cette question : Pourquoi je me laisse traiter comme ça, déjà ? À la pause café, il me tend les bras « Nan mais c’est bon, hein, tu sais qu’on est d’accord ? On est juste vraiment crevés, alors ça frotte… », sa façon à lui de s’excuser et je l’accepte. Pour se réconcilier complètement, il m’entraîne dans un fou-rire de collégiens sur l’accent franco-français de l’orateur suivant. Vendredi, on s’embrasse longuement, j’affirme : « C’était bien. » Il opine avec effusion mais une pointe de solennité en écho à la mienne : « Ouais ! C’était bien. » Le meeting est fini mais les crasses continuent… je devine qu’il en dort peu. Nous grimpons sur des murets en briques dans la vieille ville, prenons des selfies avec notre belle M. et V., et je sais – nous savons – notre collaboration, notre projet solides. Nos rayons cosmiques sortent par brassées des données bruitées, en de très belles empreintes elliptiques arc-en-ciel sur le sol, et la fièvre monte doucement en Argentine, le pont avec la Chine, le Gobi, la pampa, Pf, S., animés par la construction instrumentale de part et d’autre de l’Océan pacifique, et M. et moi par la science. J’ai, coincé quelque part dans la gorge, ce déjeuner où M., Ma., T. expliquent tranquillement avoir des citernes et des vivres dans leurs sous-sol, acheté une radio à ondes courtes, la montée des tensions et des extrêmes, nous concluons : le contexte est prêt, et on sait que les fois précédentes, il a suffi d’une étincelle et ça a pété. W. me demandait à une session : « Avons-nous un plan de contingence en cas de gros problème géopolitique ? » Que répondre ?

« J’ai peur que si c’est la guerre, nous n’ayons tous d’autres préoccupations que de détecter des neutrinos de ultra-haute énergie. »

Son : Krzysztof Penderecki, Warsaw Philharmonic Chamber Orchestra, Antoni Wit, 3 Pieces in Old Style: No. 1. Aria, 2012

China Marsot-Wood, Landscape with peanut butter, collage, 2017

Take Me Out!

Matin. Dans une tristesse sourde, sur le tracé délicat de la bascule vers la colère, j’entre dans mon café hipster, échange sourire et macchiato avec la barrista – et miracle : secourue par le smash de guitares de Franz Ferdinand qui passe en bande son. Je m’empresse d’envoyer le morceau à Da. qui me répond : « Pas mal pour réveiller les esprits embrumés, je connaissais pas, j’aime bien ! » Et moi : « Tu connaissais pas ? Ça doit être générationnel ;-p » Lui : « T’es conne, suis pas si vieux ! » Puis « Le titre [Take Me Out], c’est un message subliminal ? Faut qu’on aille déjeuner un de ces quatre. » La suite de la matinée dans d’autres interactions enthousiastes avec chercheurs et chercheuses, dans le bâtiment fraîchement rénové de l’Institut Henri Poincaré, briques et fenêtres à meneaux : un petit goût de Londres, et en quittant l’amphi en douce au milieu d’un talk pour aller récupérer mes enfants, je m’arrête devant les rangées de lampes Tiffany. J’aime ce qui m’apparaît dans la vie, lampes, sons, gens, lieux, mots et équations, dans leur beauté et leur viscéralité. Je ne crois pas à la hiérarchie des genres artistiques et des classes sociales ; je suis prête, toujours, à me nourrir, à chercher à comprendre pourquoi c’est apprécié et ce qui anime les gens. [Même si malgré tout ça, ma culture reste quasi-nulle :palm-face:] Je ne crois pas que cela fasse de moi un magma éclectique indéfini et hypocrite. Et si c’est le cas, tant pis pour les qualificatifs, parce que c’est beaucoup trop intéressant.

Son : [en direct de Glasgow, du rock écossais des années 2000] Franz Ferdinand, Take Me Out, dans l’album éponyme [d’après l’archiduc d’Autriche], démentiel de bout en bout, Franz Ferdinand, 2004.

Les lampes Tiffany, dans une vitrine à quelques rue du Luxembourg, mai 2025

Le prix des fuseaux

Le premier rayon rase la sphère, c’est de la pure géométrie, la rotation d’une arc-seconde à peine qui fait passer de la zone d’ombre à la zone qui frémit. Les passages piétons couinent, les conbini font frire leur korokke, les portes des trains s’ouvrent et se ferment : c’est nous qui avons l’honneur d’ouvrir l’incrémentation infinie : un nouveau jour sur la planète.

Se lever les premiers sur la Terre, c’est être au travail quand le reste du globe sommeille, assister aux premiers bâillements européens, les premiers mails qui tombent, dont le rythme augmente en averse drue. Pendant quelques heures, la présence pleine sur deux fuseaux, et lorsque 21h sonnent ici, posant une chape momentanée sur le laboratoire, il faut encore surfer sur la vague occidentale jusqu’aux petites heures de la nuit.

Je comprends qu’ici, on perde pied et s’enfonce dans le noir comme dans l’intarissable flot des tâches, on ne respire plus. Je pensais à la quiétude inverse de mes après-midis dans les bois pennsylvaniens, quand l’Europe avait clos ses ordinateurs. Ça m’avait permis de créer scientifiquement, littérairement, mais aussi de m’inventer en nouvelle personne.

Jeudi après-midi, notre comité d’évaluation faisait face à une rangée de jeunes scientifiques japonais pour recueillir leurs opinions et répondre à leurs questions. Un postdoc nous demandait comment nous gérions l’équilibre vie/travail.

Comme les autres, j’ai témoigné et déblatéré des conseils oiseux qui ne s’appliqueront jamais à cette culture. La seule réponse honnête aurait été celle-ci : « C’est fucked up mon ami, le monde instantané a fait de vous les esclaves du temps et des flots. La culture du travail au Japon est définie par sa longitude. Moi-même, si j’habitais ici, je deviendrais (encore plus) folle. Il n’y a pas d’équilibre possible ici. Tu te bats contre le grand moulin de la Terre. »

Son [pour insuffler de l’espoir au rythme fou] : Biorhythms: I, Oliver Davis, Royal Philharmonic Orchestra, Julian Kershaw, Kerenza Peacock.

La respiration après la jubilation

Samedi. Je suis partie pour une table ronde au Festival du Livre – retrouver la volière aux livres bruissants. J’ai clos le portail de bois sur la glycine coulante. Traversé la rue, les rues, marché entre les maisons dans un faisceau pâle – quelque chose de voilé s’était levé.

Puis j’ai compris. Dans la nuit, j’avais soumis mon papier.

Mon papier des bois, fruit de mes calculs pennsylvaniens.

Je garde ça pour moi – strictement. Parce que qui comprendra jamais la symbolique de ce papier ? Qui saura la symbolique multiple et la rupture de ce papier ? Pourquoi, pourquoi et pourquoi je devais l’écrire ?

Je me rappelle au printemps dernier, l’envol des oisillons, lorsque j’ai terminé mon manuscrit, et soudain le cerveau libre, ai embrassé de nouveau la science. C’est curieux, n’est-ce pas, cette oscillation ? J’ai soumis mon papier et d’un coup, dans la pâleur de l’air, je sais qu’une place s’est faite, et c’est maintenant que je peux enfin mûrir et écrire un autre livre.

C’est le printemps. Il faut tout jalonner, tout comprendre, tout visionner – et puis : plonger dans la folie. La respiration après la jubilation.

Son : Christopher Willis, David’s Writing, in The Personal History of David Copperfield (Original Motion Picture Soundtrack), 2020.

Sur la façade de notre maison, dans ma ville de banlieue parisienne, avril 2025

SPF 50

Avec le retour du soleil, j’ai sorti ma crème SPF 50, celle achetée en Pennsylvanie. On parle toujours du parfum de vacances, de l’été, de la mer. Moi j’étale sur ma peau les bois, les longs trottoirs de dalles de ciment où s’incrustent les mauvaises herbes, les bras des arbres en grands hugs de verdure, les allers-retours dans cet espace et ce silence, les lunch boxes des enfants et les ronds d’écureuils, le goût du café Elixr et une perception des distances réduites, allongées, tout amplifié même les bouteilles de vinaigre de cidre – par grandes goulées, en respirant à peine, j’écrivais mon livre, je construisais mon projet G. et son étape suivante, j’allais transatlantique et jusqu’aux bouts du monde. Quoi qu’il se passe, quoi que cela devienne, on ne m’enlèvera pas ce que j’ai pensé alors qu’elle était, ce que j’ai aimé en elle. L’Amérique.

Son : En écho au son et à l’odeur de ce billet : Détente adiabatique : Goldmund, Scott Moore, Emily Pisaturo, Léo Delibes, Flower Duet (Goldmund Rework), 2022

College Town de Pennsylvanie, août 2023

Digging Shelters and Key Labs

Les jours se suivent et sont de toutes les couleurs. Des rouges chaleureux aux sangs et aux bleus.

Le 20 janvier, Trump fait son discours d’investiture, et moi le mien à mon laboratoire. L’intention était différente, mais la réception probablement similaire. Les gens sont troublés parce que le monde change.

Je me demande si Trump a une quelconque profondeur. Je me demande si le président du CNRS a une quelconque profondeur. Le second incomparablement plus que le premier, j’ose croire – qu’avec une éducation française et dans une telle sphère intellectuelle, il n’est pas seulement un pion déstructurant posé par le gouvernement (?).

Moi je repense toujours à Monsieur l’Ambassadeur, qui se penchait vers moi pour me confier sa surprise de trouver l’âme humaine présente sous la carapace politique. J’ai cueilli en moi ce secret-là, et je me garde de juger les personnes visibles qui parlent, ne parlent pas, font ou ne font pas.

Or l’Histoire ne retient pas les états d’âmes que l’on tait, mais les actes. Et pour cause. L’éclatement de la raison pour plonger dans le chaos, la guillotine des choses qui marchottent par épuisement des envies et des rêves. Des mesures et démesures différentes. Mais qui viennent toutes s’ancrer dans le même flot d’un monde dur, sans amarres, où les codes ont été jetés, effacés, perdus. Alors l’angoisse du changement et le désir de modernité dans une mixture schizophrène, dans des amalgames au souffle court, aux poils ras.

Qui croit encore à notre mesure, notre démesure à l’échelle de l’Univers, à notre raisonnement, à nos désirs d’apaisement, d’écoute humaine et scientifique ? Qui croit aux mécanismes de notre bulle huilée à coups de mains tendues et de cerveaux entrelacés ? Qui croit encore – même parmi nous – que nous sommes, nous qui composons la science fondamentale, un dernier refuge de la diplomatie ?

Son : Neil Halstead, Digging Shelters, Palindrome Hunches, 2012


Collage : China Marsot-Wood

Décembre

Décembre, les lueurs carillonnantes, les festivités au pas de course, je ne retrouve plus la magie des années précédentes. La joie secrète des choses qui se créent, l’enflement du cœur à la folie enrubannée, aux nuits froides chorales, aux errances dans des confiances affinées et raffinées. Copenhague, Strasbourg, Chicago, Pennsylvanie, Paris, les décembres de cinéma et de gradients ascendants – à écrire.

Terne. Voici ce qui me colle à la peau ces jours-ci, mauvaise crème de jour et de nuit.

Il faut pourtant aller chercher encore en soi ce qui manque dans l’air alentours. Si ce que je touche n’est pas d’or, si ce que j’entends ne brille pas,

je ne suis pas comme l’autre qui avait fait de l’apitoiement sa philosophie
et qui dans sa saumâtre contagion a moisi les mèches des bougies

Assez – 
aux couleurs rendre leurs chatoiements. Aux mots leurs ellipses.
à la Seine ses passerelles, au sable la pâleur effacée du ciel.
Assez de se nourrir de doutes au sucre et au miel,
Assez de la passivité fébrile.
D’avoir mis à la porte toute forme d’âme dont j’ai usé les gonds jusqu’à la lassitude. Assez de cette incomplétude et des errements redondants. Et l’attente vaine des validations, dans des miroirs sans tain aux chimies corrosives.

Il faut écrire.
Sans écouter les échos consuméristes et les bruits des autres pans de la vie.
Ne pas laisser s’attabler les hésitations
Découper et fouiller, les doigts poisseux de sang, il doit bien y avoir encore dans les entrailles deutérium et tritium. Fusion : de quoi enflammer les mèches et illuminer décembre une troisième année de suite.

Son : Alexandre Desplat, Jo Writes, in Little Women (Original Motion Picture Soundtrack), 2019

Décembre 2024

« I’m done being vulnerable, »

J’annonce ça à S., et j’aimerais être comme elle me conte, pleine d’hormones d’accouchement, force tranquille décuplée, ce qu’elle est déjà de nature. La force primaire que j’avais acquise dans les bois, comme je le craignais, elle se morcelle au contact de la France et ses couches multiples de philosophie psychanalytiques, de ses préciosités et complexités recherchées. Je suis vulnérable, car en attente, suspendue et accrochée aux temps qui me rapproche des attentats. Janvier 2025 : les fins et les débuts de tout.

Son : Mozart / Arr. Grieg for Two Pianos, Piano Sonata No. 16 in C major, K. 545, interprété par Martha Argerich et Piotr Anderszewski

En Pennsylvanie, fin septembre 2023.

Martha Argerich

Tu devrais lire ce qu’il y a écrit là, Mama, me montre A., en me tendant le programme sur le quai de la ligne 1. Heureusement qu’il est là pour me donner le contexte de ce que nous venons d’entendre : deux œuvres d’exil américain, Bartók et Dvorák, ça ne pouvait pas mieux tomber pour notre premier concert parisien. J’aime beaucoup la Symphonie du Nouveau Monde, ça fait partie de mes tous premiers coups de cœurs d’adolescence. Mais comme d’autres morceaux très populaires, elle est trop familière à mon oreille, il faudrait la transcender pour me surprendre. Or là, en deuxième partie après Martha Argerich, malgré toute la fougue précise de l’orchestre de Rotterdam et de Lahav Shani, difficile de faire le poids. Heureusement que A. est là pour s’enthousiasmer, lui, comme si c’était Noël.

Martha Argerich. C’est simple : pendant le Bartók, je n’ai vu et entendu qu’elle. Je me suis presque demandé si ce n’était pas grave, qu’elle occupe tant de place. Ensuite, elle a joué deux encore, dont un quatre mains avec Lahav Shani. Et soudain la chimie si parfaite entre leurs deux corps et leurs mains, je crois que c’était là le clou du concert. Cette chimie-là, fulgurante, généreuse, virtuose, comme un couple au cinéma, on ne pouvait que se laisser entraîner, embarquer.

A. et moi concluons : quand elle se met à jouer, c’est puissant et surtout rassurant. On respire et on se dit : « Ah, tout va bien, alors. »

Maurice Ravel, Ma mère l’Oye, M. 60 : Le jardin féérique, Martha Argerich, Nelson Freire, Peter Sadlo, Edgar Guggeis, 1994

Martha Argerich © Adriano Heitman

Septembre

Je note pour ne pas oublier : ce début d’automne, orteils gelés dans les ballerines et la caresse grise quand on ouvre les volets, le premier marron et les chemins éculés de l’école.

Je m’entoure au rideau du soir de mes deux petites têtes brunes, bouillottes dans le grand lit, et je leur lis : une heure et demie de Novecento, d’une traite – sur la fin la voix comme une éraflure. Et j’ai bien fait, parce qu’un texte comme ça, ça se prononce à voix haute. Ils rient et ils ont les larmes aux yeux, et nous sommes transatlantiques tous les trois des centaines de fois. Le lendemain, je mets Petrucciani dans la cuisine, et nous nous disons : c’était peut-être un peu comme ça, quand il jouait, Novecento. Je leur lis aussi Ann of Green Gables – en japonais. Et nous allons leur acheter des chaussures en cuir à prix d’or, des cahiers de musique, des pains au chocolat amande et moi un cortado au lait d’avoine. A. me parle de sa nouvelle prof de piano avec un sérieux appréciatif ; une adorable américaine vient avec ses deux petites filles parler anglais aux garçons, au matin je lave et démêle longuement les cheveux d’une poupée de K. avec du Mir Laine. Ils me rappellent Pâques dernier en Pennsylvanie, d’un coup comme s’ils avaient senti le fil tendu, la façon dont ils se connectent à moi, m’entourent et m’aident dans la maison avec discrétion et affection, et se mettent à se tirer eux-mêmes vers le haut. Douce trêve.

O. est dans le Gobi à tester les antennes. Il m’envoie une photo : « Voilà la « Electre’s Room » » pour la prochaine fois où je me joindrai à eux. J’en piaffe d’impatience et je prends patience.

Je sais que maintenant, c’est le moment où l’on se recentre, où l’on se reconstruit dans l’automne et la France, c’est le moment des intensités apaisées où j’abats les tâches jour et nuit, le moment de calme après les mélodrames Netflix de l’été dans la collaboration G., le moment où mon livre s’édite en arrière-plan. Le moment où je pense et prépare la suite. Les suites. Toutes les suites, surtout celles dont je n’ai aucune idée et qui ne se préparent pas. Je consens à tout ce que la vie me réserve. J’espère juste qu’elle y a mis un peu d’écriture.

11 septembre 2023 dans ma ville de banlieue où j’étais en transit, échappée de mes bois, enfoncée dans une crise existentielle, tarée et connectée comme jamais ou comme toujours. D’un 11 septembre à un autre, les immenses vagues bipolaires des intensités et des apaisements, toutes formidables.