Sleep is overrated

P. et moi préparons des planches pour notre présentation en duo jusqu’à deux heures du matin. Enfin nous allons installer la suite de notre prototype : quatre-vingts antennes, puis deux cents d’ici fin 2024 dans le désert de Gobi. P. a travaillé d’arrache-pied cette semaine pour optimiser leurs positions, leur géométrie au sol, leur écartement. Heureusement, cela faisait deux ans que lui, M. et moi étudions cette question, développions des outils et les arguments pour le jour incertain où l’on nous proposerait un site géographique. La visite de O. et de notre délégation en Chine a tout débloqué. Les officiels nous offrent leurs terres et nous demandent de fournir les positions exactes des antennes en six jours. Je ne peux que nous féliciter d’avoir tout mis en place en amont pour réagir efficacement et intelligemment. À la réunion-visio, notre proposition est solide, étayée par la science, par nos objectifs techniques, les contraintes de terrain, de bruit ambiant radio, de politique. Je me dis : c’est beau quand la science, les gens et les projets se réunissent pour tomber si juste.

Nous enchaînons les réunions ; j’échange en douce par chat une série de bêtises avec O., un peu comme sur les bancs d’école. Au bout d’un moment, je lâche :
« J’en peux plus là. Pas beaucoup dormi, alors le catalogue des boulons, ça va pas passer…
—  J’imagine bien. J’ai l’impression que tu dors 5h par nuit en ce moment, toi, non ?
— À peu près. Et toi ?
— Pas beaucoup plus, genre 6h.
— Ouais. Et ça fait un an qu’on fait ça…
— Oui, mais R. [sa compagne] est en train de me faire la guerre… Ça la saoule grave.
— C’est pas top pour la santé non plus, c’est sûr. »
Je commence à écrire : « Mais y’a tellement de choses à faire et qu’on veut faire ! » mais O. me devance. Sa ligne apparaît avant la mienne :
« Mais c’est un moment excitant, là ! »

Je souris et lui écris plutôt :
« Tu vois, c’est pour ça que j’aime bosser avec toi. »
O. met d’abord un cœur bien rouge sur ma phrase, puis :
« Parce que je dis de la merde par chat ?
— Voilà, pour ça. »

Choses de la saison qui change

Jour de la Toussaint quelque part au fin fond de la Pennsylvanie.

Lorsque pendant la nuit, toutes les feuilles sont tombées.
Lorsque les visioconférences ne démarrent plus à l’aube car l’Europe est passée à l’heure d’hiver.
Marcher dans le froid avec une écharpe en laine rouge.
Roald Dahl et Wes Anderson se rejoignant dans une chorale de rétro roux.
Commencer une étude neutrinos avec un chercheur qui s’appelle Fox.
Prendre une douche brûlante au son de vieilles milongas.

Son : Pedro Laurenz, Martin Podesta, La Vida Es una Milonga, 1925

Spooky and happy

J’aimerais que mes journées soient toutes de cette lueur. Pleines de perspectives scientifiques, résumées simplement par O. : « C’est cool comme moment ! ». Pleines de ce fil vert avec L. qui donne de la profondeur et le sourire à chaque fois que j’ouvre mon téléphone. Pleines de musique. A. a enfin ce déclic postural cet après-midi, avec sa prof de piano ; ses coudes se détendent, et le ruban de notes qui en découle fait couler le ruban d’eau sur ma peau. C’est un étrange privilège d’assister à la transformation d’un morceau et de son fils dans la musique, voir en lui croître la technique comme un champignon, le voir habiter son jeu, prendre de l’ampleur et de la pertinence – et Bach passer du labeur au chatoiement complexe et délicat. Pour changer drastiquement d’époque, dans la voiture, au retour, nous hurlons tous les trois sur les feux d’artifices de Katy Perry. Je prépare un stew de poule, K. termine sa rédaction illustrée de japonais, A. ses exercices de français. Puis la nuit tombée, ils se déguisent en gentleman-vampire et en mignon-sorcier et nous allons trick-or-treat-er, faire la tournée des maisons alentours décorées de bougies-pumpkins, les pieds pris dans les feuilles. Plus tard avec P., regarder Omar Sy enfiler son dernier déguisement, et de ses yeux pétillants, incarner mon héros d’adolescente. Enfin aux petites heures indécentes, ce merveilleux exercice : me passer et repasser une vingtaine de fois la plus belle scène de l’histoire du cinéma, l’or, la magie et la finesse sur les quais de la Seine, pour faire accréter et jaillir des astres dans mon nouveau chapitre.

Philly

Comme je me rapproche de Philadelphie par la route depuis Delaware, je vois ses tours triangulaires qui piquent dans le ciel bleu, et j’ai le cœur qui bat. C’est comme si j’allais à un rendez-vous amoureux : je me demande comment la ville m’embrassera, quelle chimie j’aurai avec son odeur et la géométrie de ses rues. Je n’ai pas d’attente, mais la grande question en suspens de si nous allons nous plaire.

Elle me plaît. Cette ville vraie, faite d’aciers et de verre, mais aussi de ces quartiers quasi-londoniens, alignés de maisons en briques étroites, le bruit de l’Histoire et d’une circulation interminable, de la réalité à chaque coin de rue, et cette rivière qui la borde et s’étale comme une lagune amérindienne.

Je retrouve P. et les enfants dans un café, à côté de la prison où Al Capone a purgé sa sentence. À la Barnes Foundation, les Matisse et Cézanne se bousculent sur les murs et côtoient des serrures, des louches et des gonds. A. et K. absorbent la culture comme la glace que nous savourons après. Qui aurait cru que « Si tu ne te couches pas tranquillement, on n’ira pas demain au musée de la révolution américaine, » serait une menace efficace ?

La nuit venue, je laisse tout ce petit monde roupiller, et je vais me réfugier dans un bar au 60ème étage d’un hôtel de luxe. De là-haut, la mer de lumières à 360 degrés m’envoie dans les étoiles.

Bande son : après Katy Perry, pour continuer dans la feel-good electro-pop, Jessie J, Domino, in Who You Are, 2011.

Formidables rebonds

Trois heures de discussion science et stratégie avec O. Il me raconte la campagne sur le terrain en Chine d’où il revient avec cet enthousiasme que j’aime chez lui, qui empourpre ses pommettes. Trois heures d’intelligence politique et humaine, d’écoute de part et d’autre, de convergence ; nos objectifs bien clairs et la construction des étapes, les pièces de puzzle que l’on pose, retire et échange jusqu’à trouver celle qui s’emboîte parfaitement. Les idées qui rebondissent et s’étoffent entre nos deux visages pixelisés. Mes inquiétudes et mes propositions béton, son assurance et les éléments constructifs qu’il rajoute. À la fin, la direction à prendre est d’une grande limpidité. Collaborer, c’est exactement comme ça que ça doit se passer. Trois heures qui ouvrent grand la porte de la prison imaginaire où je tournais en rond ; et c’est reparti !

Campagne sur le terrain du prototype de G., désert de Gobi, oct. 2023, F.M. tous droits réservés.

Oops I did it again

En 2008, j’ai perdu une copine de thèse, à cause d’un post que j’avais écrit ici, et qu’elle avait découvert. Ce n’est pas très difficile, quand on me connaît, de taper quelques mots-clés et de chercher ce carnet. J’avais évoqué une scène et décrit certains de ses traits de façon peu flatteuse. Elle s’en était fortement émue. Je la comprends. Ce n’était pas très classe de ma part.

En 2010, j’ai perdu un collaborateur et ami suite à un autre post que j’avais écrit ici et qu’il avait découvert. Le post évoquait un huis clos pendant un shift en Argentine, et le frottement que les manies des personnes que l’on apprécie pourtant au quotidien peuvent créer. Il s’en était fortement ému. Je le comprends.

J’ai appris, depuis, à faire très attention aux propos que je publie ici. Cependant, la question du degré d’auto-censure subsiste. Et je sais très bien que je suis en train ces derniers temps de flirter avec les limites, voire d’être carrément dans la zone dangereuse. Lorsque j’écris sur les problèmes de la collaboration, sur les propos de la candidate à la direction de mon laboratoire, et aussi lorsque j’écris sur mes enfants, et puis peut-être surtout lorsque je révèle des pans trop intimes – mes réflexions sur la maternité –, je clique et déclique plusieurs fois, et ce parfois à plusieurs jours d’intervalle, le bouton « publier ».

Écrire, ce n’est pas anodin. Je m’imagine qu’écrire ici, sous couvert d’anonymat est gratuit. Mais les deux exemples ci-dessus démontrent le débordement que cela peut causer dans la vraie vie. Et c’est cela qui me terrifie dans le lent effacement de la frontière entre la science et mon écriture. Je sais parfaitement que j’aurai des critiques ou des remarques de collègues qui interpréteront mes propos d’une façon ou d’une autre, à la sortie de mon livre. Écrire, c’est offrir à un lectorat de quoi mâchouiller, digérer, et puis recracher à sa sauce, chacun avec sa salive. Les mots que je ponds vont vivre des vies propres et je ne maîtriserai rien à ce qu’ils deviendront.

Je n’ai pas envie de sacrifier ma carrière scientifique à l’autel de mes phrases. Mais parfois, l’appel de l’esthétique, du storytelling et de leur partage est si fort. Le billet Le carceri d’invenzione, je l’ai mis et démis en ligne tant de fois, car je me doutais qu’il causerait problème – et finalement, il cause problème d’une façon totalement inattendue. (Oops I did it again...)

J’aime écrire dans l’ellipse, dans l’effleurement, en cartes postales et en esquisses, je pourrais n’évoquer que les élans et les belles personnes, que les positivités. Mais si je n’écris jamais sur les choses dures qui importent, est-ce que ma démarche est juste ? Bien sûr que j’ai appris cette leçon fondamentale de ne plus jamais faire de portrait en négatif, et même si je pense que la littérature est intéressante grâce aux écrivains qui ont eu le cran de le faire, je n’ai pas envie ni besoin de me lancer là dedans. Pourtant, faut-il toujours rester dans ce qui est politiquement correct, ne jamais entrer ici dans ce qui peut crisper, interroger, perturber ? Ne jamais rien révéler de moi ce qui compte ?

En 2010, j’étais à Chicago, et j’avais longuement discuté avec mon extraordinaire mentor, Andromeda, et son mari compositeur et guitariste classique. Tous deux m’avaient dit de continuer à écrire, que ce que les mal-pensants pensaient autour de moi importait peu. Cela faisait écho à cette phrase que j’avais (comme par hasard) trouvée dans un livre de Nancy Huston que je lisais alors :

Le monde est un beau gibier pour les esprits qui sont friands de thèmes littéraires. Il est difficile de faire comprendre à ses amis proches que tout est nourriture pour l’imagination d’un écrivain […]. Si j’étais à votre place, je continuerais d’écrire, j’expliquerai aux amis plus tard ; de toute façon, il y a de fortes chances que vous ayez à vous excuser.

— Zelda Fitzgerald, lettre de 1947, citée in Nancy Milford, Zelda, Avon, New York, 1971, traduction : Nancy Huston.

Dans mon livre, il y a deux histoires difficiles qui seront contées. Elles ne me concernent pas, et j’ai l’accord des protagonistes pour les écrire. Je les raconte de façon assez douce, factuelle, sans commentaires, sans donner de leçon, sans propos belliqueux ou politique autour. Mais d’une certaine façon, je dénonce des faits qui ont eu lieu dans deux communautés très puissantes. Il est très possible que les scientifiques ne retiennent que ces deux petits paragraphes sur deux cents pages. Est-ce que cela va me mettre au pilori de la science ? Je m’imagine que je serai protégée car le livre est en français, mais c’est une illusion. Est-ce que je suis en train de faire une erreur ? Car il faut me rendre à l’évidence : ce n’est pas un roman que j’écris, et je sais très bien que ma démarche est un témoignage de ces choses qui se passent dans notre communauté. Je me sers de ma plume, de ma voix, pour porter un message. Est-ce que c’est cela que je veux faire ? Me battre pour cette cause-là, et de cette façon ? Est-ce que cela en vaut la peine ? Le backlash peut tuer et ma carrière scientifique et mon projet neutrinos et mon livre et toute perspective d’écrire.

Cette éternelle question, que je re-visite à tant de niveaux et dans tant de situations : faut-il me taire ?

Bande son : un peu de légèreté et de peps, non pas avec Britney Spears (cf titre), mais avec One Direction, What Makes You Beautiful, in Up All Night, 2011 et Katy Perry, Roar, in Prism 2013.

Le Carceri d’invenzione

J’avais rédigé ce billet il y a quelques jours, avant de partir en mission, puis l’avais mis hors ligne. Trop dangereux, et c’est tellement plus rassurant de ne conter que les élans et les cartes postales. Mais c’est aussi ça, le storytelling de la recherche, avec ses hauts et ses bas. Ça me rappelle aussi que finalement, il faudra encore et toujours continuer à se battre.

Giovanni Battista Piranesi, L’arche gothique, de la série « Le Carceri d’invenzione« , ca. 1749–50.

Comme cela m’agace, d’être encore affectée, à mon âge, après tant d’années de carrière et après avoir épongé tant de crasses, par des frictions et des tensions dans des interactions. Ça doit être mon côté bisounours, mais en vérité, à quoi sert de faire ce métier dont le socle est la collaboration et l’échange d’idées, si c’est dans une atmosphère désagréable ? Si chacun n’est pas considéré et respecté, voire même, si l’on n’y trouve pas le plaisir d’une interaction complice ?

J’essaie de lisser les choses lorsque je ne suis pas la personne concernée, et mon rôle me le permet à différents égards. Mais lorsque c’est moi qui me prends des coups et que je suis seule dans une foule qui se tait, bien qu’elle partage mon point de vue, je trouve cela difficile.

J’aimerais être capable de balayer du revers de la main les aigreurs et frustrations que suscitent certaines violences verbales et autres erreurs de communication. Je voudrais arrêter de m’empêtrer dans des filaments d’émotions inutiles, qui viennent polluer ma réflexion sur la direction à prendre maintenant. Que faire devant ces problèmes récurrents, comment gérer les personnes compliquées dans la collaboration, quelle est la meilleure stratégie pour notre projet, avancer avec ou sans elles ? Voilà les vraies questions.

Diriger une collaboration avec intelligence, c’est, j’imagine, arriver à mettre sa propre émotion de côté dans les décisions et les réactions, tout en entendant celle des autres. ?

Au fond, il y a des moments où j’aimerais que quelqu’un me donne la solution et me dise ce que je dois faire et comment. Ou peut-être simplement qu’on me dise : « C’est bien ce que tu fais et comme tu le fais ». Et dans mes rêves les plus fous : « Merci » ? Et ça me fatigue tellement que je ne sais pas si je tiendrai jusqu’à ce que l’on détecte des neutrinos de ultra-haute énergie.

The vengeful generation

Hayao Mizazaki, 風の谷のナウシカ (Nausicaä de la vallée du vent), 1984

Le lendemain matin, je rejoins ma grande N. dans un café de Philly, et nous reconnectons quelques heures. Elle pose cette question comme une litanie : « How did we get there? » Elle me raconte avoir récemment été touiller son passé (celui d’il y a vingt ans, comme par hasard), et avoir découvert cette fille si seule, paumée et qui voulait faire de la physique mais qui pensait qu’elle n’y arriverait peut-être pas. (Comme par hasard, bis.) Et qui s’est battue. (Comme par hasard, ter.) Je dis : je crois que je suis arrivée là parce que je voulais prouver à tous ceux qui me disaient que je n’y arriverais pas qu’ils avaient tort. Elle opine : « Exactly. We are the vengeful generation. » Et maintenant ? Nous concluons que nous n’avons plus rien à prouver, et juste à apprécier l’endroit où nous nous trouvons. Nous nous escalaffons : voilà le problème. Ça ne nous est jamais arrivé ! Être confortablement installées et simplement profiter de la vue ? Non, nous avons toujours eu besoin d’un projet, de directions qui nous animaient. Nous pleurons toutes les deux quand je lui raconte ma journée pleine de tristesse et d’espoir. De par notre culture commune, elle saisit, sans que j’aie à le verbaliser, le concept japonais des âmes et des fantômes qui veillent. Elle me sert fort dans les bras et me dit : « Alors c’est formidable, tu sais où tu vas maintenant. »

Bande son : Radiohead, High and Dry, in the bends, 1995.

UDel

À UDel, le campus et les ruelles de la ville qui l’abrite ont le charme de la Côte Est. F. m’accueille généreusement avec son fort accent allemand, sa bonhomie et son expertise radio. Son équipe a l’air si heureuse. Les doctorants du département à qui je fais longuement la conversation ont l’air si heureux. Je me sens très habitée quand je donne mon colloquium et que je présente cette photo d’antenne dans le désert de Gobi dans le couchant, qui date de la veille. Mais aussi quand je présente des résultats pionniers de modélisation de signaux radio dont j’ai eu l’intuition. Le soir, F. et son équipe m’emmènent dans un bar tout en bois et en briques, déguster des burgers, et continuer à parler science et vie. Très naturellement, nous dégainons nos macbooks parmi les bols de frites et comparons les spectres que nous mesurons en Argentine. Dans cette discussion technique pointue que je n’aurais jamais pensé pouvoir tenir il y a encore quelques mois, j’ai une joie secrète à ce que F. me parle comme si, comme lui, j’avais passé ma carrière à faire de la radio-détection. Tout ça, c’est aussi grâce à P. qui est entré dans une frénésie d’épluchage de données, et qui comme dirait O. « abat un boulot de malade pour la collaboration », produisant une panoplie de codes d’analyse, avec lesquels j’ai aussi pu jouer. Je dis : ce projet, c’est une drôle d’histoire de famille.

Mission sur le terrain oct. 2023 : antenne du prototype de G. dans le désert de Gobi au couchant. F.M. tous droits réservés.

Flamboyances

Les trois heures de route jusqu’à Philly sont une enfilade de flamboyance. De vallée en gorge, puis dans le dégagement des plaines ponctuées de fermes de bois rouge liseré de blanc, le long des rivières aux noms qui attrapent les rêves : Juniata, Susquehanna… Partout cette tapisserie de roux, de cuivré, de toutes les déclinaisons possibles de l’orange. Je roulais, seule, les couleurs me brûlant les yeux et jusque dans la poitrine. Dans les étincelles de mon cerveau, je construisais les phrases de la fin de mon chapitre, cherchais confusément l’axe du suivant. Je me trompe quatre fois de route… Et cette pensée si forte et douce qui me traverse : quelle chance d’être seule avec moi-même pour vivre pleinement cet enchantement. Ça n’aurait supporté aucune présence humaine. Mais bien sûr a posteriori, la nécessité viscérale de l’esquisse et du partage.

Meyer, encore, comme une évidence pour accompagner cet été indien pennsylvanien : Edgar Meyer, Concerto pour violon : II. Dramma musicale, eroico, lirico et gioioso. Interprété par Hilary Hahn, Hugh Wolff, Saint Paul Chamber Orchestra.