Profession romancier

Au début de cette lecture, je trouvais Murakami faussement humble, trop japonais de sa génération, et je me disais que rien dans son processus d’écriture ne me parlait vraiment. Il le décrit comme un hasard, dit ne pas en souffrir, j’entends dans sa vision de l’écriture et de la vie cette façon si japonaise de ne pas s’appesantir sur le courant des choses, de laisser filer et de prendre sans trop questionner, et ne pas expliquer (悪いけど、しょうがない、頑張ろう). Et si j’apprécie cela dans une certaine mesure, je me dis que dans l’écriture, cela ne me suffit pas. Je ne sais pas si c’est une question de genre (h/f), mais dans mes oscillations hormonales et bipolaires, je me sens évidemment plus proche de Sylvia Plath, Nancy Huston, Marguerite Duras, qui écrivent comme si elles allaient en vivre ou en mourir…

Il y a tout de même ce chapitre sur la nourriture nécessaire pour écrire. Amusant : il y parle de Hemingway. Il y parle d’innombrables tiroirs où il stocke son matériel, au fil des journées et des contemplations. Et à la lecture de ces pages-là, je me dis : oui.

Alors, si vous aspirez à écrire un roman, regardez autour de vous avec le plus d’attention possible. Telle est ma conclusion aujourd’hui. Le monde peut paraître ennuyeux mais, en réalité, il est plein de pierres précieuses brutes, fascinantes et énigmatiques. Les écrivains possèdent un œil particulier qui leur permet de découvrir ces merveilles. Et ce qu’il y a de fantastique, c’est qu’elles ne coûtent rien. Si vous avez un regard acéré, ces joyaux, vous pourrez en choisir autant que vous le souhaiterez, en récolter autant que vous le voudrez. Il n’y a pas de plus beau métier, vous ne croyez pas ?

— Haruki Murakami, Profession écrivain, 2015 (traduction Hélène Morita)

« Il n’y a pas de plus beau métier, vous ne croyez pas ? » Je crois qu’il y en a un autre qui arrive au même rang : celui de chercheur. Pareil, il crée une description du monde à partir de l’observation et de la digestion de l’esprit. De façon différente, il permet de tendre collectivement vers la construction de la Science. Ce dont on ne se rend pas toujours compte, c’est que l’un répond intimement à l’autre, à chaque instant. La Science ne servirait à rien si nous ne la fabulions pas, et si elle n’était pas contée dans sa création. L’écriture ne survivrait pas sans l’élan humain sous-jacent qui nous pousse à comprendre le monde par une méthode scientifique.

Note : Depuis tous ces derniers mois où je lis et écris de façon quasi-compulsive, j’ai pris l’habitude de venir énoncer ici des inepties pseudo-philosophiques. Je m’auto-fatigue moi-même. J’imagine qu’il faudrait plutôt adopter l’attitude japonaise et être un peu plus humble dans ma non-compréhension infinie de ce monde. Regarder, contempler au mieux, et poser sur du papier ce qui m’apparaît, sans interprétation ni analyse.

Cavité Fabry-Pérot

Quel vide. Et quelle solitude. Des kilomètres de jours sans vibration, dans le bruit blanc désertique d’un cerveau inanimé et anémié.

LIGO Hanford Observatory : un interféromètre de Michelson en forme de L dont chaque bras mesure 4 km et contient des cavités Fabry-Perot sous « ultravide », dans le but de détecter des ondes gravitationnelles. Dans l’interféromètre, des ondes électromagnétiques (de la lumière) en phase (qui ondulent « en rythme ») sont émises, et séparées en deux faisceaux qui sont ensuite rassemblés. Comme les ondes sont en phase, on devrait observer à la fin de jolies franges d’interférences, i.e., des zones de luminosité alternées, où les plus lumineuses correspondent à des ondulations électromagnétiques qui se sont ajoutées. Si des ondes gravitationnelles perturbent la longueur d’un des bras où passent les faisceaux, le signal lumineux rassemblé sera modifié, portant ainsi la signature d’un événement. Les cavités Fabry-Pérot sont des cavités encadrés de deux miroirs, qui permettent des réflexions supplémentaires des ondes électromagnétiques pour amplifier le signal d’interférence.

Mazaalai

Lecture de Mazaalai, d’Élise Rousseau, fraîchement sorti, mis entre mes mains par mon éditeur : comme j’avais besoin de cet apaisement, le désert de Gobi dans une camionnette en compagnie de naturalistes français et mongols. La piste d’un ours sur des milliers de kilomètres de cailloux et de sable. Je suis replongée dans l’une de mes propres missions [ici et les cinq billets suivants], sur la piste des neutrinos, avec nos antennes dans le coffre, les quatre-quatre de nos collègues chinois, côté Gansu et Qinhai, sur ce même désert de Gobi qui ne connaît, lui, pas de frontières. La lumière déclinante sur les roches grises tirant sur le violet, parfois or, le vent. Le minéral absolu à perte de vue.

Neuf alligators-supernovae dans les wetlands de Savannah

Le premier, c’était une surprise, entre une écluse et un monticule herbu, en marbre noire et lisse, le dos battu par une spartine qui ployait sous la brise. On se demandait même s’il était vivant.

Le second flottait dans l’eau, parmi les roseaux ocres, dos sombre et long, et les yeux comme des protubérances qu’on repérait à distance.

Le troisième et le quatrième étaient une mère et son petit, tout au bord de la route. La femelle mesurait bien cent vingt centimètres, son protégé à peine cinquante. Quand nous nous rapprochons, elle ouvre son œil de verre – l’un de ces calots noirs de la cour de récré – et surtout la gueule. Nonchalamment. On peut compter ses dents.

Le cinquième était un jeune, mais déjà émancipé, au visage finement dessiné, accoudé sur une branche au milieu d’un étang fleuri, déposé sur une nappe de ciel bleu. Très photogénique et pittoresque.

Le sixième n’était pas loin : un mâle énorme, affalé sur une butte verte, lourd, puissant, noir, et au mouvent lent. La respiration lui soulève imperceptiblement le ventre. Quand il remue une patte, nous nous réfugions dans la voiture.

Le septième était déguisé en feuilles mortes de l’autre côté de la rive boueuse.

Les huitième et neuvième : des rondins bruns à contre-jour sur une digue de boue et de sable. Les pauvres, étant loin et arrivant tard, ont eu une attention et des cris de joie limités.

Si l’on rapporte la taille des wetlands en bordure de Savannah à un cube d’Univers de 300 mégaparsecs de côté, le taux d’occurrence des alligators est similaire à celui des supernovae à effondrement de coeur : une dizaine par jour.

Gators 3 et 4, Savannah, mars 2024
Gator 5, Savannah, mars 2024
Gator 6, Savannah, mars 2024

Vacances !

La route vers le Grand Sud – de nuit – est longue : le temps de lire à voix haute des articles sur John Wheeler et ses 46 doctorants de Princeton en traversant la Virginie occidentale, de disserter sur le principe anthropique en traversant la Virginie, d’écouter tout Nina Simone en traversant la Caroline du Nord, du Charleston des années 20 en traversant la Caroline du Sud.

Pour le déjeuner, je déniche un take away sur la route dans une cahute désolée, et nous mangeons des collard greens, du yellow rice with gravy, du fried chicken et du smothered pork chops, le tout accompagné de corn bread, cuit dans les fourneaux d’une dame du Great South.

À la bouffée humide de l’air à la sortie de la voiture et au contact de la nourriture sur les papilles, je suis envahie de ce sentiment de me retrouver, sous forme d’une madeleine dont je n’identifie toujours pas la source. J’ai cherché longtemps : un mélange d’Atlanta, d’Italie, de nos vacances en Catalogne à la sortie du confinement, notre road-trip vers la Louisiane au moment du volcan islandais… Et ce luxe rare d’être partie avec une todo-list réduite à zéro, d’avoir mis un répondeur automatique sur mes mails. En plein mois de mars. Improbable.

Tout étant parfait, y compris les garçons, qui sont des modèles de petits voyageurs curieux et flexibles, j’en profite pour être stressée, odieuse, rigide, pour être saoulée par les commerçants, les petites situations ratées, pester toute la journée et être de mauvaise humeur. Tout ce que j’ai arrêté d’être dans la vie (?), d’un coup, j’ai une envie irrésistible de le déverser dans les marais de Caroline du Sud. C’est donc ça, les vacances…!

Son : [Je n’allais pas vous épargner ça !] Phénoménale Nina Simone dans, Sinnerman, in Pastel Blues, 1965.

Angel Oak Tree, Johns Island, South Carolina. L’arbre aurait 400 ans.

Bête et lunaire

Ce moment terrible où vous avez sorti votre meilleur chapitre (le « parangon, » sic votre éditeur), où vous êtes en train de vous lancer enfin sur le suivant que vous sentez possiblement dans la même veine magique, et où tous les chapitres précédents vous paraissent hideux, sous ce nouveau standard. Ils vous paraissent tellement mauvais que vous vous demandez comment vous arriverez même à les éditer et vous vous dites : « Nan mais faut les ré-écrire complètement, c’est de la daube dégoulinante. » Vous êtes donc bloquée comme une idiote, entre le dégoût de votre passé et l’incapacité de votre cerveau rigide à avancer sur la suite tant que vous n’aurez pas perfectionné ce qui précède. Vous sentez que l’itération sera infinie, éternelle, insatisfaisante, comme quand on est vers la fin de la rédaction d’un article scientifique, où plus on creuse et moins les hypothèses semblent valables, et plus la complexité apparaît. C’est là où il faut passer en mode professionnel, voir l’écriture comme un projet et non une promenade romantique dans le pays de mes bêtises lunaires, et me dire : « Cocotte, il te reste deux mois pour écrire trois chapitres, arrête de te trouver des excuses métaphysiques, sors-toi les doigts et termine. Rien, jamais, n’est parfait. Et ce n’est pas grave. » Et mon moi bête et lunaire a alors envie de répondre, de sa voix transportée et romantique : « Oui mais, l’article scientifique doit être juste. Et j’ai tellement envie que de même ici, mon livre soit juste, viscéralement juste ! »

Son : Youn Sun Nah, Momento Magico, in Lento, 2013

Note : Je me demande comment cela se passe pour tous ces scientifiques qui écrivent des livres de vulgarisation. Est-ce qu’ils se posent toutes ces questions ? Est-ce que l’écriture de leurs chapitres sont des deuxièmes vies parallèles ? Est-ce qu’ils deviennent, comme moi, fous et transportés dans le processus ? Est-ce qu’ils vivent cela comme un roman, comme des montagnes russes de l’esprit, comme une drogue et un fil rouge qui semble tout tenir, conduire dans la vie – la respiration ? Ça ne semble pas être le cas pour les quelques collègues avec qui j’ai discuté. Alors qu’est-ce que ça signifie pour ce livre ? Est-ce que, parce qu’il a été écrit comme une entreprise tarée et viscérale, il sera sale et dégoulinant, et donc illisible ? Ou est-ce que justement, cela apportera une petite voix différente dans cette littérature ? Est-ce que j’arriverai à rendre un peu de tout ce que nous vivons, qui porte tant d’espoir et qui est tellement, tellement étonnant ?

Planète Ego, Guardians of the Galaxy Vol. 2, dir. James Gunn, 2017.

Princeton

C’est un dédale de cloîtres, de ponts, d’escaliers et de chapelles, entrecoupés de vastes étendues d’herbe à l’anglaise. Les arbres sont immenses, nus et fantasmagoriques. C’est Cambridge ou Oxford en plus vaste. Après une première journée à Peyton Hall au coeur du campus, je passe le lendemain à l’Institute of Advanced Studies, sorte de manoir isolé au milieu de la campagne, une retraite pour cerveaux tarés qui se réunissent pour prendre le thé et causer dans des bibliothèques de bois et de cuir, des choses les plus déconnectées de la société.

Je suis très bien accueillie, respectée, les femmes sont présentes et l’atmosphère bienveillante. Mais on sent que tout cela s’est construit sur un boy’s club, et c’est assez romanesque ; je croise dans la brume les spectres de physiciens, les blasons de l’Ivy League, les toges et les pulls gris clair avec des cols en V. Des doctorants gringalets et un peu autistes des années 70, avec leurs grandes lunettes qui leur mangent le visage, leur envie de comprendre et de théoriser l’Univers, leur sentiment d’appartenance, enfin, hors des complications sociales qu’ils n’ont jamais appréhendées.

Avant de prendre la route pour rentrer, un détour pour m’acheter un cappuccino et un autre pour m’arrêter devant la maison d’Einstein. La maison est blanche, jolie et habitée. Je me renverse dessus la moitié de mon café. Tout dans l’Univers a le déroulé attendu. Je conduis quatre heures dans la pluie battante, le vent violent, le vent violent et la pluie battante. Et miracle : j’arrive vivante.

Son : Alexandre Desplat, The Boys in the Boat, in The Boys in the Boat (Original Motion Picture Soundtrack), 2023. Pas vu le film, mais la musique donne exactement l’atmosphère.

Devant l’Institute of Advanced Studies, fév. 2024

La vie comme un roman et comme une maille infinie

Hier matin, le Grand Oral devant mon laboratoire. En sortant de ce moment d’une drôle de justesse, je me dis très distinctement : il est en train de m’arriver quelque chose. Le quelque chose se trame depuis un an et demi, et d’un coup, avec cette décision et cette déclaration, tout prend sa place et je prends corps. Comme si les 200 000 vies que j’ai vécues prenaient toutes leur sens, et que j’étais enfin prête à tout, à réaliser ce qui compte, y compris – à être mère.

Dans la foulée, je loue une voiture et prends la route pour Princeton University où je vais donner un colloquium. Pendant quatre heures, je conduis et je converse avec ma sœur, de manteaux, de chaussures, et de cette vie formidable qui toujours nous déroule le tapis rouge des possibles.

Ce matin, dans ma chambre d’hôtel, au moment de décrocher ma robe de son cintre, je repense à cette incroyable maille de personnes chères qui me portent et me transportent dans ce flot, ce flux de la vie. Aux personnes qui m’effleurent et qui influent sur mon phrasé. Aux personnes que je touche, et qui me grandissent en retour. À cette intrication infinie de vies, indémêlables, nourrissantes, résonnantes.

Je passe la journée à Peyton Hall, à fabuler, i.e., à raconter la si belle histoire de mon projet G., à raconter ma carrière aux doctorants comme si c’était un roman, à raconter les gerbes inclinées et leurs émissions radio comme si c’était un poème. [Et ça marche.]

Un type barbu que je voyais errer devant mon bureau, hésitant à venir me parler, prend enfin son courage à deux mains, passe la tête par la porte et m’annonce : « En fait, tu ne le sais pas, mais tu as changé ma vie. » Je palpite en mode mon-Dieu-ma-vie-est-un-roman-encore-un-nouveau-chapitre-de-quoi-s’agit-il ? Et il m’explique « En 2011, j’étais sur la liste d’attente pour le Einstein Fellowship. Tu as eu la gentillesse de le décliner pour prendre un autre fellowship à Caltech. J’attendais, j’étais tellement stressé, mon alternative était d’aller à Munich. Et finalement, j’ai reçu cet appel à 3h du matin… Merci. » Puis cette tirade : « Je pensais à ces connexions entre les gens dont on ne se rend pas toujours compte. Comme une action de l’un peut bouleverser la vie d’un autre. Comme on est interconnectés. Tu vois ce que je veux dire ? » Je me retiens de lui répondre : « Eh ben ce matin, j’étais encore à poil que je pensais à ça. Et toute la journée, j’ai pensé à ça. J’ai même failli faire pleurer O. en le lui disant. Alors oui, je vois ce que tu veux dire. Et que tu débarques maintenant pour me dire ça m’émeut tellement, que j’ai presqu’envie de te prendre dans les bras, toi et ta barbe. »

Joan Konkel, In the Garden of Amphitrite. Maille tissée finement, acrylique, fil, sur canevas.

Ma bonne fée

« C’est surréaliste d’être ici avec toi ! » dis-je à Andromeda, qui, sur la route entre Chicago et NYC avec les huit guitares de son mari, dans son grand déménagement vers de nouvelles aventures, me fait l’honneur et la surprise de s’arrêter au milieu des bois.

Nous venons de dîner tous les six dans un booth d’une auberge qui accueillait, dès le 19ème siècle, les voyageurs traversant la Pennsylvanie. Très à propos. Le merveilleux S., guitariste et compositeur renommé, lisait les morceaux écrits par A. dans son cahier, K. minaudait à pleines joues et Andromeda répétait « Que fofo! You guys have done so well! »

Je lui raconte très vite, sans virgule et sans respirer :
« C’est une journée très étrange. J’ai pleuré quatre fois. Deux fois ce matin avec cette histoire de direction de laboratoire, une fois parce que j’ai eu une belle conversation avec A., et une dernière fois tout à l’heure, en lisant aux garçons mon chapitre 10 sur Karl. On pleurait tous les trois, le summum de l’émotion. Et puis d’un coup tu débarques dans mes bois, comme la bonne fée, pour me rappeler tout ce qui compte, exactement quand j’avais besoin de toi. »

Delphine Seyrig et Catherine Deneuve dans Peau d’Ane par Jacques Demy, d’après l’oeuvre de Charles Perrault, 1970.

É-mère-gences

C’est un peu, me disais-je, comme si je m’étais déclarée. Comme la louve de la femme Narsès. Comme Electre. Et d’un coup ça a clos le chapitre précédent de ma vie et ouvert le suivant.

Je me suis déclarée et j’ai pris dans la figure une flopée de choses peu acceptables, sexistes, paternalistes, qui forcent une structuration précise de mon esprit, un cloisonnement délicat, une navigation intelligente. D’un coup, mon mode cérébral a basculé et j’ai besoin de toutes mes forces pour être fondamentalement juste.

Et dans cette fluctuation, une émergence bienvenue. Je disais à L., à M., la semaine dernière : « Je suis insatisfaite de ma relation pourrie à A. J’avais décidé d’abandonner ça cette dernière année et de vivre d’autres choses que j’avais envie de vivre. Mais un moment, il va falloir que j’y revienne. Il s’agit de mon fils. » Et lorsque j’ai atterri à New York, après avoir survolé l’Océan Atlantique, cette évidence qui s’est ancrée en moi et qui ne me quitte plus : tout se passera très bien pour A., il sera magnifique et aura une vie magnifique, et c’est cette confiance-là qu’il faut que je lui transmette. L’énergie, la magie, les certitudes que j’ai tissées avec d’autres dans des fils éthérés et scintillants, je suis enfin prête à les déverser juste ici à mes pieds. À redevenir mère. Et soudain à l’orée de ce nouveau chapitre, je me sens si forte, si juste, tout me paraît accessible et j’ai envie de pleurer ; vous comprenez ?

Romain Gary, auteur de La Promesse de l’aube, à l’âge de 12 ans. Collection Alexandre Diego Gary, 1924. Parfois, vous prénommez votre fils, et vous en découvrez ensuite le sens et la beauté dans la littérature. Et ce regard. Mon Dieu ce regard.