Jour 3 : on remonte sur les toits, on part remettre des jupes sur les antennes, mes petits doigts à la peau arrachée passent dans des rainures étroites pour visser, je trace des spectres de nouveau, tout roule sans accroc, et puis F. débarque enfin juste après le déjeuner, avec son sac et son couteau suisse décoincés de la sécurité de l’aéroport de Shanghai – sous nos d’applaudissements.
C’est Noël pour lui et moi ; nous piaffions depuis deux jours. Enfin, nous allons jouer avec l’instrument RTK développé et conçu les dernières semaines. Une tasse de café à la main, nous grimpons sur les toits, déployons nos câbles, nos petites antennes GPS en forme de bouchons et les clips d’argent triangulaires imprimés sur la machine 3D du laboratoire. Une bonne heure plus tard, nous partons en 4×4 tester notre équipement sur la première antenne en vue. Nos ombres sont déjà immenses sur le sable, tout en haut de l’escabeau, à décorer notre arbre en inox, nous atteindrions presque l’horizon, tout au bout du plateau de Xiaodushan, là où les concrétions se dressent pour délimiter le ciel de la terre.
F., avec une douceur et une geekitude qui me font fondre, m’explique les commandes qu’il a implémentées sur son application Android. L’orientation des antennes est mesurée à la fraction de degré près. Elles sont beaucoup trop décalées par rapport au Nord pour être facilement corrigées. Nous rentrons pour en discuter avec les expérimentateurs. Pendant que F. dépèce les données prises, devant la réalité du terrain et des équipements, je propose qu’on se contente d’enregistrer toutes les valeurs d’inclinaison et de corriger ensuite les données d’autant, dans le software. Le plan est validé. Nous dînons de cartilages de porc en ragoût et de divers légumes épicés, et préparons les mesures que nous ferons, en quadrillant le terrain les deux prochains jours.
Son : le groupe phare de la jeunesse de Pf et Zy, mis à fond et en boucle par Ty, le staff local, dans le 4×4 à 100 à l’heure sur les pistes : Beyond, 海闊天空, 1992
