Gobi [0]

Pendant les trois jours suivants, j’ai préparé avec F. le matériel pour faire la calibration de la position des antennes ; et mon duvet, des lingettes, des capsules de café. O. m’écrit tous les quarts d’heure : « On a eu l’ERC. » J’ai troqué ma robe bleu nuit du Festival du Monde, ma robe rouge assortie aux fauteuil de l’amphithéâtre, contre une polaire et un jeans de chantier. J’ai serré O. dans les bras au check-in de Charles de Gaulle : « Il paraît que t’as eu une ERC ? » j’ai embarqué pour Shanghai parmi une ribambelle de mecs joyeux, intelligents, et si gentils. Puis pour Dunhuang, où on a rejoint nos collègues chinois, dont l’adorable, brillant et apaisant Pf.

À la sortie de l’aéroport, dans la nuit de Dunhuang, ça sent le bois brûlé dans l’air froid et sec, V. le fait remarquer. Je réponds : ça sentait comme ça l’année dernière. Et en Argentine aussi, il me semble. C’est peut-être une odeur des villes oasis.

À l’aube, je profiterai de ma dernière douche avant une semaine.
Je repars sur le terrain, dans mon désert de Gobi. Quelque chose vibrionne et en même temps prend le sable et les coulures du vent.

Son : Mário Laginha, Mari Samuelsen, Julien Quentin, Coisas Da Terra, in Life, 2024

Aéroport de Shanghai Pudong en bonne compagnie, avant de partager des xiaolongbao, oct. 2025