On part, je crois, pour cette raison-là : pour mieux revenir et se couler dans sa vie comme dans un onsen. Pour la petite clameur quand vous ouvrez la porte d’entrée, les bras potelés, les joues pêche et tomate, P., aux yeux cernés dans l’encadrement de la cuisine, à qui je demande comment ça va : « Mais t’es revenue. Ça va aller mieux maintenant. » Pour se rappeler tout ce qu’on a construit ici et qui subsiste dans le monde réel, par-delà les déchirures de l’espace-temps, ici les mots et les pensées sont simples et solides, je suis matrice et universelle et de la bonne dimension.
