C’était une semaine sans sommeil. Dans le creux de souvenirs, traversant les calanques jusque Dakar, aux pochoirs surgissant dans le parfum boisé des bougies que j’allume, les soirs se coulant aux lumières tamisées de mon vaste bureau, où le bleu japonais enroule des lignes calligraphes autour des pierres lisses du Gobi, comme des pièces de go. Semaine à me nourrir seulement de chocolats noirs, d’apnée dans des abysses marines et couleurs, que l’émoi vernit de larmes à la forme tendresse. Une semaine qu’enveloppe la main, ployée pétale de fleur, précieuse et menue, et aux faisceaux de gemmes dans l’ombre de porches médiévaux. Une semaine à être lue jusqu’à la fibre, la time capsule ouverte au contenu déversé, le dépôt de l’âme dans l’âme, qui dessine le sens et l’existence à mes habits de mots. Une semaine chrysalide qui perce et continue la vibration au monde, fébrile, merveilleuse, la transmutation.
Son : Gabriel Fauré, Papillon Op. 77, interpr. Yo-Yo Ma et Kathryn Stott, 2015
